L'Etat algérien avait mobilisé ces dernières années de gros moyens financiers dans le but de réduire la facture des importations en lait et dérivés qui avait atteint 1,28 milliard de dollars en 2008 alors qu'en 2009 elle était de l'ordre de 862 millions de dollars, un recul dû à la baisse des prix de la matière première sur le marché international. En 2009, l'Algérie avait importé 121 000 tonnes de poudre de lait et, en 2010, la facture des importations des produits laitiers était de 52 millions de dollars. Et les derniers chiffres du Centre national de l'informatique et des statistiques (CNIS) des Douanes indiquent que les importations de lait de transformation de l'Algérie ont atteint 314,8 millions de dollars, durant le premier trimestre 2013, contre 281,7 millions de dollars à la même période de l'année écoulée, en hausse de 11,7%. Ainsi les importations algériennes de lait ont atteint 83.883 tonnes les trois premiers mois de 2013 contre 68.252 tonnes à la même période de l'année écoulée, également en hausse de 22,9%, indiquent les chiffres provisoires des Douanes. Là, on se rappelle bien que dernièrement le directeur général de l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL) avait annoncé à la radio nationale un accord signé avec l'association française Bretagne International portant sur le développement de la filière lait. C'était un projet de 5,7 millions d'euros, afin d'arriver à une production de 700 millions de litres de lait cru en 2012 . Il convient de souligner que 560 millions de litres de lait cru ont été collectées en 2011, soit une production évaluée à 42 % de l'objectif tracé, à savoir 1,4 milliard de litres, sachant que l'Algérien consomme en moyenne 120 litres de lait par an. Le développement de la filière lait s'inscrit dans le cadre de la politique agricole, dont l'objectif est de mettre en place une filière laitière intégrée et rassemblant les différents acteurs intervenant soit en amont ou en aval de cette filière (producteurs, collecteurs, transformateurs, structures techniques, office interprofessionnel et fournisseurs des intrants). Cette politique intégrée vise non seulement à réduire les importations de poudre de lait, mais essentiellement à améliorer la production et la création d'emplois. Et donc aujourd'hui, et selon les estimations de l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL), l'Etat consacre annuellement entre 46 milliards et 47 milliards de DA au soutien de la filière lait pour encourager la production et réduire la facture d'importation qui avait atteint en 2012 quelque 700 millions de dollars. Afin d'atteindre cet objectif, L'Etat a mis en place un dispositif de développement de la production laitière nationale qui prévoit entre autres une prime de 4 DA/litre pour l'intégration du lait cru dans le processus de transformation, alors que les laiteries qui utilisent totalement leurs capacités pour la production de lait en sachet à partir de lait cru ont une prime de 7 DA/litre. Ce dispositif prévoit également plusieurs mesures incitatives "importantes" au profit des éleveurs, des collecteurs, des transformateurs et récemment même des producteurs de certains aliments de bétail comme le maïs et la luzerne.