La production laitière nationale enregistre encore un net recul par rapport aux besoins de la consommation nationale. Et pour preuve, les importations algériennes de lait de transformation durant les quatre premiers mois de l'année en cours ont connu une hausse autant en termes de facture que de volume par rapport à la même période 2012. La facture d'importation a, en effet, atteint, selon le Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) des Douanes algériennes, les 423,4 millions de dollars en ce début d'année contre 371 millions de dollars à la même période de l'année écoulée, soit une hausse financière d'achat de 14,12%. En termes de volume et toujours selon le Cnis, repris hier par l'APS, les quantités importées ont atteint 112 373 tonnes les quatre premiers mois de 2013, contre 94 877 tonnes à la même période de l'année 2012, également en hausse de 18,44%. Cette même source rappelle aussi que durant le premier trimestre de 2013, les importations de lait ont totalisé 314,8 millions, en hausse de 11,7%, alors qu'en 2012 la facture avait atteint quelque 700 millions de dollars. L'Etat consacre annuellement plus de 46 milliards de dinars au soutien de la filière lait pour encourager la production et réduire la facture d'importation, selon l'Office national interprofessionnel du lait (Onil). Afin d'encourager la production locale, l'Etat a mis en place un dispositif de développement de la production laitière nationale qui prévoit entre autres une prime de 4 DA/litre pour l'intégration du lait cru dans le processus de transformation, alors que les laiteries qui utilisent totalement leurs capacités pour la production de lait en sachet à partir de lait cru ont une prime de 7 DA/litre. Ce dispositif prévoit également plusieurs mesures incitatives «importantes» au profit des éleveurs, des collecteurs, des transformateurs et récemment même des producteurs de certains aliments de bétail comme le maïs et la luzerne. Le développement de la filière lait s'inscrit dans le cadre de la politique agricole, dont l'objectif est de mettre en place une filière laitière intégrée et rassemblant les différents acteurs intervenant en amont et en aval de cette filière (producteurs, collecteurs, transformateurs, structures techniques, office interprofessionnel et fournisseurs des intrants). Soulignons également que dans le but d'améliorer la production laitière en Algérie, il a été importé depuis quatre ans 100 000 vaches laitières. Ce renforcement a permis d'augmenter le cheptel bovin à 900 000 vaches laitières. Un effectif dont la production totale de lait cru ne dépasse pas les 2,2 milliards de litres (chiffre enregistré en 2012) alors que les besoins de consommation annuelle en la matière s'élèvent à 3 milliards de litres de lait. Le déficit étant comblé par l'importation de poudre de lait. Cette dernière fait l'objet ces derniers temps de fluctuations sur les marchés internationaux des plus inquiétantes pour un pays comme le notre grand importateur de poudre de lait. C'est pourquoi il devient impératif d'accroître notre production de lait cru pour éviter des factures d'importation astronomiques qui pourraient peser lourdement sur le budget de l'Etat. Z. A.