Un an après avoir échoué face à l'USM Alger, le MCA a fini par décrocher le plus prisé des trophées. Dame coupe a donc choisi de rester à Alger pour la seconde année de suite. Elle a certes changé de mains, mais pas de résidence puisqu'elle rendra visite aux frères ennemis des Unionistes qui sont les détenteurs en titre. Au bout du suspense, voire l'ennui par certains moments, le Doyen a su convaincre la plus convoitée de tous de ne pas quitter la capitale où les défilés ont commencé et les bruits des klaxons ont entonné dès le tir au but victorieux de Gherbi. Avant que les nerfs soient mis à rude épreuve, tout avait bien débuté pour les Mouloudéens qui sont parvenus à ouvrir le score à la 4e minute quand Ali Rial, défenseur et capitaine de la JSK, a marqué contre son camp en jugeant mal la trajectoire du corner botté par Zeghdane. Par la suite, les Algérois ont essayé d'effectuer un pressing haut face aux poulains d'Azzedine Aït Djoudi. Une débauche d'énergie qu'ils ont payée en seconde période, surtout après l'heure de jeu. De leur côté, les Canaris ont essayé de revenir à la marque en multipliant les assauts. Bien que brouillonnes, les attaques kabyles ont fini par payer au moment où tout le monde pensait que le MCA se dirigeait vers un sacre inéluctable. Suite à une faute de main de Djeghbala dans la surface de réparation, le malheureux Rial prend ses responsabilités et transforme le penalty (89'). L'international algérien s'est racheté sur ce coup et son soulagement était visible. L'émotion et cette fin de rencontre rocambolesque sont venues donner un peu de relief à une finale quelque peu ennuyante. Un but égalisateur qui a retenti comme un coup de massue sur les têtes des joueurs de Fouad Bouali dominés lors des prolongations où leurs jambes semblaient trop lourdes face à un team qui a réussi à renaître de ses cendres. Une défaillance physique sans conséquences pour la formation d'Alger qui poussera son adversaire au challenge final, le révélateur ultime : les tirs au but. Dans cet exercice, ce sont les camarades d'Abderrahmane Hachoud, vainqueur de sa seconde Coupe d' Algérie après celle gagnée avec l'ESS Sétif en 2009, qui s'en sont le mieux sortis. Encore une fois, Rial s'est «illustré» en se heurtant au portier Djemili lors de la première tentative. La JSK ne recollera plus et c'est Abdelkader Besseghir qui recevra le trophée des mains du Premier ministre, Abdelmalek Sellal. À l'issue de la partie, l'euphorie était totale ! Beaucoup de joie, de soulagement et ce goût de revanche sur le sort. Présent lors de la dernière consécration (2007) du désormais septuple vainqueur de la compétition, le revenant Hadj Bouguèche savoure l'exploit comme si c'était le premier : «Je peux vous dire que le bonheur de la victoire est le même et peut-être meilleur parce que ça faisait 7 ans que le club n'a plus rien gagné. Ce fut difficile mais au bout, seule la victoire compte dans ce genre de matchs», a-t-il déclaré. Pour sa part, le franco-algérien et latéral gauche mouloudéen, Zeghdane, a pu décrocher son premier titre sur le sol algérien pour sa première saison : «Quand j'ai signé au Mouloudia, je savais que c'était un grand club et que j'allais gagner des titres avec ses couleurs. Je n'ai pas attendu longtemps et je ne pouvais espérer un meilleur scénario pour ma première année ici.» Les yeux pétillants du jeune de 21 ans disaient presque tout. Si le MCA n'a perdu qu'une des 7 finales de l'épreuve populaire qu'il a animées, la JSK endosse le costume du finaliste malheureux pour la 5e fois de son histoire (1979, 1991, 1999, 2004, 2014) et voit son compteur bloqué à 5 titres (1977, 1986, 1992, 1994 et 2011). Pour le président du 3e Championnat de la Ligue 1 Mobilis, «des changements au niveau de l'effectif s'imposent en vue d'une participation africaine (Coupe de la Confédération)». Le club le plus titré en Algérie devra patienter pour étoffer son palmarès, ça ne sera pas pour cette saison. Alors que pour le doyen des président de la Ligue 1 Mobilis, Mohand Chérif Hannachi : «Je suis très déçu par cette défaite, surtout qu'à aucun moment l'adversaire ne nous a été supérieur. Le fait est que tout s'est finalement joué pendant la séance de tirs aux buts, où le facteur chance joue souvent un rôle déterminant. C'est d'ailleurs pour cette raison que je n'en veux pas à mes joueurs. Ils ont fait tout ce qui leur était possible, du début à la fin, et si le résultat n'a pas été au bout, c'est uniquement parce que la chance a refusé de nous sourire.» M. T.