A. Lemili Pour ne pas être organisés sur la place de Constantine, les journalistes de la presse dite indépendante ont dû se contenter de répondre à l'invitation officielle faite par le wali pour commémorer en communion la Journée internationale consacrant leur activité. Bien entendu, ils s'en trouvent qui renâclent à la seule idée de s'afficher dans une brève cérémonie officielle alors qu'ils consacrent l'essentiel de leur temps d'activité à tailler des croupières à l'administration locale, d'autres y iront sans état d'âme comme d'autres sont allés à Canossa, l'essentiel étant de figurer sur la photo souvenir, mais aussi parce qu'il faut veiller à garder deux fers au feu dans pareil métier. Quoiqu'il en soit, il y a quand même lieu de rappeler que sur le plan organisationnel au sein de la corporation c'est le vide sidéral. Toutes les tentatives faites depuis le début de l'année 2000 ont avorté pour diverses raisons. Il y a eu le Club de la presse, les Amis de la presse et ensuite d'autres associations aux enseignes les plus bizarres les unes et les autres, mais foin de présence sur le terrain exception faite de la commémoration du 3 mai, si tant est que certaines d'entre elles arrivent à survivre une année. La dernière association née est entièrement féminine. Créée par des consœurs émargeant chez le privé, elle a, paradoxalement, pour timonière la chargée de communication du wali. Il faut quand même le faire. Cela étant, lors de sa création, quelques confrères ont crié à une culture sexiste, ne s'expliquant pas l'ostracisme fait aux représentants de la corporation. En fait, ladite association est née à la faveur d'un évènement politique conjoncturel et n'avait en réalité et aucunement le but d'encadrer dans tous ses recoins l'activité professionnelle de ses adhérentes. Elle (l'association) n'a finalement fait qu'emboiter le pas à bien d'autres qui, de notoriété de professionnels, ont été fabriquées ailleurs qu'au cours de rencontres de membres de la corporation où le débat contradictoire aurait servi de fil conducteur. Nous en donnons pour preuve, l'inactivité chronique de la section syndicale du SNJ à Constantine. Créée de nuit dans des conditions burlesques à la Maison de la presse, elle est passée d'une main à une autre sans que jamais cette existence décennale ne soit matérialisée sur le terrain à l'exception de quelques communiqués dénonçant le harcèlement de l'administration à l'endroit de journalistes lesquels, chaque fois, se sont avérés les premiers responsables de la section. Donc rarement si ce n'est jamais pour défendre un autre confrère. Bien entendu, à la décharge de la section, aucun confrère n'étant également encarté et pouvant donc bénéficier du droit d'être défendu. C'est dire. Morale de l'histoire : les 3 mai se suivent et se ressemblent à Constantine. Les bureaux locaux continueront d'exploiter des collaborateurs corvéables à merci et, au mépris de la réglementation du travail, facilement jetables à partir du moment où ils exigent le minimum, c'est-à-dire à être payés pour le travail qu'ils font et, très souvent, c'est leur produit qui fait l'essentiel de l'information, ou encore à se reposer sur ce que verse dans le cadre de la prise en charge du pré-emploi l'Etat aux jeunes universitaires diplômés pour puiser des «scribes» auprès de l'organisme chargé de l'emploi ; etc. A. L.