Plusieurs rencontres, conférences et manifestations ont été organisées dans plusieurs wilayas du pays à l'occasion de la commémoration des massacres du 8 mai 1945 perpétraient par la France coloniale contre des milliers de civils algériens. À cette occasion, une rencontre a été organisée à la Maison de la culture Houari-Boumediène de Sétif, avec notamment l'intervention du Dr Daho Feghrour de l'université d'Oran. Dans sa conférence, il avait souligné que «la France, après avoir mobilisé 150 000 Algériens sur tous les fronts de la guerre, toujours en première ligne, songeait déjà à réduire toute velléité d'émancipation en se tenant prête à réprimer toute forme de manifestation, fût-elle pacifique». Le Dr Feghrour a expliqué que les colons «n'arrêtaient pas d'alerter la métropole sur le fait que quelque chose se préparait en Algérie, et que les Algériens voulaient leur arracher (leurs) terres de force». Ce fut, selon lui, une préparation psychologique pour inciter le pouvoir colonial à réprimer dans un bain de sang les manifestations pacifiques des Algériens qui réclamaient leur indépendance, sous prétexte qu'il s'agissait de légitime défense. L'intervenant a indiqué que l'ambassade des Etats-Unis d'Amérique avait consigné dans ses notes les méthodes barbares utilisées par l'armée française dans le génocide des Algériens réclamant leur droit à l'indépendance, conformément aux promesses des alliés qui ne furent que des mensonges. Passant en revue les exactions commises en Algérie le 8 mai 1945 et les semaines suivantes, l'orateur a souligné que ce fut un crime qui restera «inscrit sur les pages les plus noires de l'histoire de la colonisation». La ville d'El Fouara a également accueilli un Salon international des arts plastiques, organisé par la commune de Sétif, en collaboration avec l'Office de la culture et du tourisme, autour du thème «8 mai 1945 en couleurs», qui a été inauguré jeudi dernier, en présence d'une soixantaine d'artistes. Les artistes exposants venus de Syrie, de Tunisie, de Jordanie, du Maroc, de Bahreïn, de Palestine, du Soudan, d'Egypte et du Sultanat d'Oman ont pu débattre et échanger leurs expériences avec leurs pairs Algériens pour rendre hommage aux milliers de martyrs algériens. Par ailleurs, la commémoration des massacres du 8 mai 1945 a été marquée, jeudi dernier, dans l'ouest du pays, par des cérémonies de recueillement à la mémoire des chouhada, des baptisations d'établissements et plusieurs autres activités. Une riche exposition de photos montrant les atrocités commises par l'armée française contre des moudjahidine et civils a été également organisée. À Oran, lors de la journée d'étude coïncidant avec la commémoration des massacres du 8 mai 1945, organisée au Centre d'études maghrébines (Cema), le socio-historien Hassan Remaoun a souligné dans une conférence que «le choc colonial en Algérie a été beaucoup plus profond que partout ailleurs», précisant que «la société traditionnelle algérienne a été complètement déstructurée par le choc et le heurt colonial». À Sidi Bel Abbès, cette journée commémorative a été notamment marquée par des expositions de photos d'archives sur les massacres du 8 mai 1945 au Musée du moudjahid et à la maison de la culture. S. B./APS