A. Lemili Encore heureux, que les grosses réalisations pour «Constantine, capitale de la culture arabe 2015» ne se limitent qu'à un ou deux projets «sérieusement» entamés mais qui ne verront évidemment pas le jour, ni le jour «J» et encore moins bien des années après. Les pouvoirs publics locaux, admettant enfin qu'ils ne pourront pas tenir la multitude de promesses faites aux Constantinois pour les doter avant le mois d'avril 2015 et que les journalistes passaient leur temps à démonter parce que conscients d'abord qu'il ne s'agissait pour ces mêmes responsables que de prendre des engagements qu'ils ne tiendront jamais et ensuite parce que, le retard étant un sport national, il paraissait plus qu'évident que le challenge sera relevé sans doute d'ici à ce que de nouveau arrive l'année au cours de laquelle Constantine sera encore une fois désignée comme capitale de.... Etc. Quoiqu'il en soit, les habitants ne font même plus mine d'être dégoutés de la détérioration du cadre de vie notamment en matière de transport et de salubrité. Ils font désormais avec et déduisent par anticipation que tous ces projets une fois réceptionnés ne seront pas en réalité de grande utilité. Plus particulièrement si l'ont met sur la balance les contraintes, les coûts, les désagréments, les accidents, l'atteinte faite à la nature, aux anciens paysages et sites de la ville par rapport à l'usage final, sachant que le problème est tout autre que la réalisation de projets au gigantisme effarant. Nous en donnons pour exemple le transrhumel, cet immense viaduc lequel, dans quelques années posera plus de problèmes qu'il n'en aura résolu dans l'immédiat. Un peu à l'image du téléphérique dont a été dit le plus grand bien et qui semble désormais être un poids, lourd à gérer. S'agissant de la manifestation culturelle de 2015, à laquelle tout le monde confère une surdimension qui risque alors d'en rajouter à la désillusion lors du bilan final, voire en cours de déroulement, les pouvoirs publics, face à l'échec annoncé en matière de structures de réception des activités et autres évènements nationaux et internationaux, ont pris la décision de faire du neuf avec du vieux. C'est-à-dire en réhabilitant quatre structures presque croulantes, en l'occurrence le Palais de la culture Malek-Haddad, la Maison de la culture Mohamed Laïd-El Khalifa, le Centre culturel Abdelhamid-Benbadis et enfin le théâtre, sans doute le seul bâtiment digne d'être repris dans la mesure pour sa valeur historique. Ceci étant, les travaux de réaménagement, réhabilitation de toutes ces structures ont installé un véritable capharnaüm notamment sur la plan de la circulation, induisant ipso facto et à chaque fois un nouveau plan de transport, excèdent bien entendu à chaque fois des usagers pris en otage par des aigrefins du transport. Par ailleurs, l'ouverture de ces chantiers a souvent gommé d'autres activités en condamnant l'accès à leur exercice tels les commerces dont certains propriétaires ont mis la clé sous le paillasson. Quant aux retards, est-il besoin de les évoquer de nouveau en rappelant l'avortement de plusieurs projets très intéressants initialement prévus ? Partiellement, le pont géant (transrhumel) devait être livré officiellement le 16 avril, réglant ainsi, est-il du moins assuré par ses promoteurs, la circulation entre les hauteurs de la ville avec le centre urbain. Bien entendu, cela n'a pas été le cas et il est question depuis quelques jours que la réception définitive se fasse à la faveur de la commémoration de la fête de la jeunesse et la victoire, c'est-à-dire le 5 juillet. Dans le chapitre des retards, la plus grande inquiétude évidemment est la livraison des infrastructures culturelles précédemment évoquées : les Palais et Maison de la culture, le Théâtre et le Centre culturel. Dans tout ce décor, la seule satisfaction pourrait venir de la réalisation de l'hôtel Mariott, dont la réalisation a été confiée à un groupe chinois. L'avancement des travaux est visible à l'œil nu de semaine en semaine. En outre, la qualité d'intervention de ces bâtisseurs est telle que le chantier et ses habituelles contraintes ne sont même pas visibles. Mitoyen de l'université Mentouri et d'une importante cité universitaire, résidents et fonctionnaires n'ont à aucun moment éprouvé une quelconque gêne. En plus d'être éventrée d'est en ouest et du nord au sud, la ville de onstantine présente l'image d'une cité pétrifiée. A. L.