Elus et directeurs de l'exécutif ont été réunis par le wali au cours de l'après-midi de samedi passé. Thème de la rencontre ? Faire le point et dans les détails sur la préparation de «Constantine, capitale de la culture arabe 2015» et, pourquoi pas, dans la foulée, associer les représentants des médias pour préparer les habitants non seulement sur les désagréments en masse qu'ils vont encore endurer pendant des mois, voire des années, mais aussi faire passer en douce la pilule qui consiste à préparer l'opinion publique sur la très forte improbabilité que toutes les infrastructures projetées pour accueillir l'évènement soient prêtes et que la ville elle-même puisse se débarrasser, d'ici le rendez-vous, de tous les oripeaux qui l'encombrent. La conclusion du wali à la fin des exposés des différentes interventions des directeurs de l'exécutif plongés dans la manifestation aura été éloquente : «Il n'est pas évident que tous ces projets soient prêts le jour J, il ne faudrait pas toutefois occulter une réalité, celle qui, à l'aune de la réception de tous les projets, donnera aux Constantinois des réalisations dont ils seront les premiers bénéficiaires mais qui feront tout autant leur fierté», avait-il dit en substance. C'est certainement par défaut de temps que les pouvoirs publics locaux auraient été pris au dépourvu, dans la mesure où en qualité de premier intervenant en raison de ce qui a été qualifié de «part du lion», le Dlep affirmera que «toutes les conditions sont réunies pour la matérialisation de cet évènement d'autant plus que nous n'avons pas attendu que l'Alecso (.......) entérine le choix de Constantine comme capitale de la culture arabe, cela avait été entamé dès l'instant où le président de la République en avait fait la proposition à l'instance concernée». Paradoxalement, le directeur du logement et des équipements publics trouvera une relation de cause à effet entre des projets comme le transrhumel (le dernier né des ponts), sa jonction sur deux axes avec l'autoroute, mais également le tramway et ses extensions vers la nouvelle ville et Khroub et, dans la foulée, il y associe l'aménagement du site de Bardo et bien d'autres projets inscrits depuis plus de cinq années dans les grandes réalisations sectorielles et qui n'ont trouvé finalement de grâce en matière de financement effectif qu'à la faveur de l'évènement de 2015. Le Dlep a assuré qu'au moins 25 projets seront livrés à la fin du mois de février 2015, ce qui relève de l'engagement littéralement farfelu sinon de la gageure, compte tenu du rythme auquel vont les travaux. En plus évidemment des pesanteurs administratives et autres lourdeurs bureaucratiques qui émaillent à chaque fois les entreprises de réalisation avec les pouvoirs publics dès qu'il s'agit pour les premières cités de solliciter un appel de fonds salvateur. La cadence très ralentie a d'ailleurs conduit à une ire jupitérienne de la ministre de la Culture lors d'une visite faite au mois de janvier, une ire qui aura été jusqu'au risque de frôler l'incident diplomatique compte tenu d'une appréciation personnelle faite sur le personnel (Chinois) et de menaces administratives consistant en le retrait du projet de réalisation du Palais international des expositions. Une décision qui semble avoir été suivie puisque l'entreprise chinoise a été dessaisie d'une partie du projet au profit d'une entreprise locale. Le désappointement de la ministre au cours de cette visite était tel que ses échanges avec la presse, lors d'une rencontre, ont été plutôt vifs. Son déplacement de jeudi dernier s'est fait tout bonnement dans la discrétion via une rencontre restreinte aux représentants de l'administration locale. Il semble désormais acquis, exception faite de l'hôtel Marriott dont les travaux avancent de manière effective, que seule une poignée de projets seraient au rendez-vous au même titre que les aménagements et réhabilitations des espaces culturels habituels que sont le TRC, le Palais et la Maison de la culture. Quant à la livraison de sept salles de cinémas, dans leur majorité désaffectées en raison d'une fermeture qui dure depuis plus d'une décennie, l'engagement pris en ce sens par le représentant des pouvoirs publics est incontestablement des plus farfelus. Là également seule la salle de la cinémathèque An-Nasr pourrait être prête, elle qui devait déjà l'être depuis plus d'une année et dont le retard est encore une fois imputable aux difficultés rencontrées par les entrepreneurs avec l'administration en raison de litiges financiers : retard ou absence dans les paiements. Une situation qui a conduit le directeur de la cinémathèque algérienne à se déplacer à Constantine, il y a une dizaine de jours, afin de rencontrer lesdits entrepreneurs pour les rassurer et surtout s'engager à...débloquer la situation. A. L.