Après une entrée en matière délicate et le nul -décevant- face à l'Iran (0/0), le Nigéria a réussi à se relancer dans le groupe «E» grâce à son succès, court mais précieux, face à la Bosnie Herzégovine (1/0). Suffisant pour donner de l'allure à une participation africaine peu réjouissante et augmenter considérablement les chances des détenteurs de la CAN-2013 pour accrocher le second tour. Un nul face à l'Argentine, dans trois jours, officialisera la qualification d'Obi Mikel et consorts tandis que la victoire leur offrira le confortable fauteuil de leader. Dans une nation qui subit les affres du terrorisme, cette performance serait la bienvenue. Quelques heures auparavant, le Ghana a réussi à freiner la machine Allemande (2/2) en livrant une superbe prestation. Comme les «Super Eagles» les «Black Stars» ont raté l'entame. Lors du premier match, ils ont été battus par les Etats-Unis. Les protégés de Jurgen Klinsman ont réalisé un véritable hold-up face à des Ghanéens qui avaient déjà montré de belles choses avant de s'incliner (2/1). Des erreurs de concentration qui ont coûté les points du match et mis les coéquipiers d'André Ayew dos au mur. Plus concentrés, ils ont réussi à sauver leur peau et éviter une élimination prématurée. Face à l'Allemagne, qui avait annoncé la couleur avec un cinglant 4 à 0 infligé aux Portugais, les Ghanéens ont retrouvé l'efficacité démontrant, par la même occasion, qu'ils ont mérité leur place parmi le gotha du football universel. Même s'ils se sont contentés d'un seul point, ça reste suffisant pour envisager une éventuelle qualification au prochain tour si, toutefois, les Américains ne s'imposent pas face au Portugal (le match s'est joué tard dans la soirée d'hier). Dans ce cas, les quart-de-finalistes du défunt Mondial joueront une rencontre décisive face aux Lusitaniens jeudi prochain. Et là, ils auront leur destin entre leurs pieds pour tenter de sortir de la phase de poules pour la troisième fois de suite après 2006 (Allemagne) et 2010 (Afrique du Sud). Ça sera d'ailleurs la toute première fois qu'une sélection africaine réalise cet exploit. Dans le cas échéant, l'actuelle 35e nation au classement FIFA aura raté sa campagne et manqué une réelle opportunité pour marquer l'histoire. La défaite face aux USA pourrait briser le rêve et mettre un terme à la génération d'Asamoha Gyan le co-meilleur buteur africain au Mondial avec Roger Mila avec 5 réalisations. Parler de Roger Mila, nous amène forcément à évoquer le Cameroun. Les «Lions Indomptables» ont été dressés par le Mexique (1/0) et achevés par la Croatie (4/0). Par ailleurs, beaucoup de spécialistes avaient prédit une déroute camerounaise pour ce Mondial brésilien. Entre l'histoire des primes et l'altercation, devant des millions de téléspectateurs, entre Benoit Assou-Ekotto et Benjamin Moukandjo lors de la rouste infligée par les Croates reflète l'état d'esprit de la sélection aux 7 participations en phase finale de CDM (record africain). Loin du passé glorieux, depuis un certain moment, l'équipe fait plus parler d'elle pour des affaires extra-sportives que ces performances sur les terrains. Véritable icône dans son pays, Samuel Eto'o est, quant à lui, devenu plus un leader de contestation qu'un meneur sur le rectangle vert. Complètement à l'opposé de Yaya Touré et Didier Drogba. Figures de proue d'une sélection ivoirienne qui cherche vainement à laisser son empreinte tant au niveau continental (finaliste en 2006 et 2012 et demi-finaliste en 2008) qu'international. Vainqueurs de leur premier match face au Japon (2/1), les Eléphants ont, par la suite, subi la loi des Cafeteros (surnom des Colombiens) mais préservent complètement leurs chances d'accéder à la prochaine étape qui les obsède depuis 2006. L'Ultime chance pour les Ivoiriens malchanceux jusque-là. Comme pour les Nigérians, un seul point face à la Grèce demain (21h00) suffira à la bande à Sabri Lamouchi pour chasser la guigne et «consacrer» une génération dorée. Toujours promise à un bel avenir mais qui aura essuyé beaucoup d'échecs. Annoncés, chaque fois, comme grandissimes favoris dans la CAN et sérieux outsiders dans le tournoi planétaire, les Eléphants n'ont jamais été gâtés par le sort. Une équipe qui fait rêver sur le papier en attendant de répondre à de grandes attentes. Avec un Drogba vieillissant, qui disputera certainement sa dernière Coupe du Monde, et un Yaya Touré qui se rapproche de la trentaine, il semble que ça soit le moment ou jamais... M. T.