Yéo Martial, directeur national et ex-entraîneur de la sélection ivoirienne, fait partie du staff qui entoure la sélection nationale ivoirienne. Présent à Cabinda, Yéo Martial, directeur national et ex-entraîneur de la sélection ivoirienne avec laquelle il a remporté la Coupe d'Afrique des nations en 1992, au Sénégal, fait partie du staff qui entoure la sélection nationale ivoirienne. Le coach des Eléphants champions d'Afrique explique un peu son rôle au sein de l'encadrement et fait une analyse sur le parcours des Eléphants. Il ne manquera pas de juger les Fennecs d'Algérie, adversaires des Eléphants en quarts de finale. * Contrairement à la CAN 2008 au Ghana, vous êtes cette fois bien présent aux côtés des Eléphants. Peut-on connaître le rôle qui vous a été assigné au sein de l'encadrement technique ? J'occupe les fonctions de directeur technique. Pour être plus clair, mon apport au club est d'ordre technique. C'est dire que lorsque cela s'impose, je me permets d'apporter des conseils à l'entraîneur. J'essaie tant bien que mal de l'assurer de mon mieux. * Les Eléphants avaient le dos au mur, après le nul contre le Burkina ; quel a été le langage que vous avez tenu à la sélection en votre qualité de conseiller ? Les Eléphants ont été coincés face au Burkina. C'était, je pense, normal. Vous savez, quand tu frappes quelqu'un à deux reprises, à l'occasion de la troisième, il prend ses dispositions. Le Burkina a mis en place un système qui consiste à attendre l'adversaire en fermant tous les couloirs et éviter de prendre de but. Ce qui leur a réussi parce que nous n'avons pas réussi à leur marquer. * Les Eléphants ont finalement bien réagi face au Ghana, ce qui vous a valu la qualification au second tour. Selon vous, quelle a été la force de l'équipe ? La force de l'équipe contre les Black Stars a été de réussir à marquer, en dépit du fait que les Ghanéens étaient assez forts tactiquement pour nous contrer. L'équipe a évolué beaucoup plus vite que lors du premier match où nous avons joué sans beaucoup de changement de rythme. Cela nous a permis d'ouvrir le score. Mais à un certain moment, les joueurs ont été pris de nervosité, à l'instar d'Eboué et Zokora. D'ailleurs, on s'est cru trop grands pour eux. Par exemple, les cartons de Copa et Kalou ont été pris parce qu'on manquait d'humilité. Je pense qu'on aurait dû éviter cela. Le coup de Chico nous a libérés, parce que les Ghanéens commençaient à prendre de l'ascendant sur nous. La rentrée de Kader nous a été également utile. * Pour cette première phase, quelles ont été les satisfactions ? Eboué a fait un bon match contre le Burkina. La défense ainsi que les deux milieux défensifs Maesto et Tioté ont été sans reproche. On n'a pas encore senti un grand Yaya ni un grand Drogba. Nous espérons que ça viendra. En attaque, on a plutôt senti plus Gervihno lors du premier match et un grand Kalou contre le Ghana. Kader et Fae ont aussi donné satisfaction. * L'Algérie est votre prochain adversaire en quarts de finale. Quelle idée avez-vous de cet adversaire ? C'est une bonne équipe. J'ai été l'un de ceux à avoir eu la chance d'assister au match contre l'Egypte. C'est une équipe qui m'a beaucoup impressionné, raison pour laquelle j'espérais ne pas la rencontrer de sitôt. Il ne faudrait pas qu'on tienne compte de leur défaite contre le Malawi. Cela s'explique par le fait que les Algériens avaient effectué leur préparation en France par -2 degrés en région parisienne et ont débarqué dans un pays où il faisait 37 degrés. Je pense toutefois qu'ils se sont acclimatés en Angola. C'est dire qu'il faudra qu'on fasse très attention à cette équipe qui ne nous a battus qu'une seule fois. C'était en 90 à Alger (3-0) où nous avons joué à dix, sans Ben Badi. Je dois aussi rappeler que nous avons battu l'Algérie par 3 à 0 au Sénégal en 92. Mais cela ne veut absolument rien dire. C'est une équipe très organisée, très soudée en défense avec des attaquants très incisifs. D'ailleurs en quarts de finale, toutes les équipes sont à prendre au sérieux. Il faut des Eléphants prudents et très concentrés jusqu' à la fin. * On a souvent accusé les Eléphants de joueurs qui ne sont pas des gagneurs ; avez-vous le sentiment que les choses ont évolué sur ce volet ? Je ne partage guère ce jugement. Il n'y a qu'à voir lors des CAN 2006 et 2008 au cours desquelles nous avions fait des parcours exceptionnels jusqu'en demi-finales. Vous savez, ce qui nous manquait, c'est l'humilité. Nous nous croyions trop forts, allant jusqu'à dire que personne ne pouvait nous arrêter. Je pense c'est à ce niveau que nous devons travailler et c'est ce qui est en train de se faire. Il s'agit de se remettre en cause en gardant le mental, c'est-à-dire ne craindre personne, mais ne négliger personne également. in infoabidjan