Le 3e Salon international du livre de jeunesse d'Alger (SILJA 3) s'est ouvert, mercredi dernier, sous le slogan «offrir un livre, c'est construire un avenir» et même si de bonnes énergies semblent s'y déployer pour promouvoir le livre, il faut tout de même noter que les Algérois ne s'y bousculent pas. Et pourtant, des prix attractifs et une programmation intéressante sont là pour faire le joie des visiteurs éventuels. Ce salon, organisé conjointement par la Bibliothèque nationale du Hamma et le Syndicat national des éditeurs du livre, en est à sa cinquième journée d'exposition et quoiqu'on salue des progrès d'organisation pour cette troisième édition, des vents contraires semblent souffler pour en atténuer l'essor. De stand en stand, les participants tentent de justifier la baisse d'affluence qui caractérise cette troisième édition. Le représentant de la maison d'édition Lalla Moulati, expliquera cette absence d'engouement par la simple raison que les Algériens n'achètent pas de livres et ne lisent pas. Un constat cuisant mais peut-être un peu facile. La responsable du stand Edif 2000, une maison d'édition nationale qui coédite en France, a son avis sur la question et en parlera avec une expression de lassitude marquée sur le visage : «C'est plutôt calme par rapport à l'année précédente, c'est peut-être à cause des examens du bac ou alors au fait qu'il n'y a pas eu assez de publicité! ». Le représentant du Syndicat national des éditeurs de livres, Hassane Bennamane, ne partagera pas son avis. «Il n'y a pas eu de problèmes de publicité et d'ailleurs pour la première fois cette année on a initié un spot publicitaire à la télévision», nous dira-t-il. «Et ce qui n'est pas rien!». Et pour cause, ce salon s'est fixé un objectif des plus ambitieux, selon ses déclarations : «booster le secteur culturel». L'enjeu de ce salon ne réside pas dans les échanges commerciaux mais plus dans un acte culturel important, tiendra-t-il à souligner. Pour ce faire, plusieurs activités culturelles ont d'ailleurs été programmées pour cette semaine d'exposition : conférences, représentations théâtrales, lecture de contes, ateliers d'écriture, de dessin et de lecture, concours… de quoi faire le bonheur de petits et des grands aussi. L'attaché de presse du salon, Nedjari Djillali se dira optimiste même si certains événements tels que la 41e Foire internationale mais aussi les examens du bac et le lancement prochain d'une Foire internationale du livre de jeunesse par le ministère de la Culture semblent avoir un impact sur le nombre des visiteurs. Pour rappel, 45 maisons d'édition étrangères (Syrie, Jordanie, Mali, Liban, Irak, Tunisie, Maroc, Belgique, Allemagne, Chine) et 48 maisons d'édition qui représentent toutes les régions du pays participent à ce salon. F. B.
Atelier de créativité animé par Catherine Wilkin Catherine Wilkin est venue de loin pour découvrir le foisonnement imaginatif des enfants algériens et pour partager avec eux son expérience de création. Editrice et illustratrice belge, elle a quitté son pays le temps de ces trois journées pour participer à sa façon au SILJA 3. Elle a animé durant trois jours un atelier de créativité au sein de la Bibliothèque nationale. Entourée de 12 à 14 enfants chaque jour, elle titillera leur imaginaire tout en respectant leur liberté. «Les règles que je leur donne sont simples. Je mets à leur disposition des chutes de papier et je les laisse se servir des taches et des accidents qu'ils font pour imaginer une histoire tout en la dessinant», nous expliquera-t-elle. Elle a également partagé son expérience de créativité avec des étudiants des Beaux-Arts qui ont participé à l'atelier. En parlant de ses impressions sur le SILJA 3, Catherine Wilkin dira que c'est «la chaleur humaine particulièrement algérienne qui fait oublier les contretemps, les problèmes de communication et d'organisation» auxquels elle n'est pas habituée ! F. B. Lancement du chèque livre au SILJA 3 Une bonne initiative a été prise pour la troisième édition du Salon international du livre de jeunesse d'Alger (SILJA 3). Les organisateurs ont lancé un chèque livre d'une valeur de 200 dinars que plusieurs sponsors et entreprises ont pu acheter pour les distribuer à des enfants issus autant de milieux défavorisés qu'à d'autres dont les parents peuvent se permettre l'achat de livres. Le but de cette initiative est très pertinent étant donné qu'elle a pour but de permettre aux enfants d'accomplir à travers ces chèques un acte symbolique. Celui de venir eux-mêmes au salon a fin d'échanger ces chèques contre les livres de leurs choix. Un acte symbolique qui permettrait peut-être d'ancrer dans leur imaginaire l'importance que peut avoir le fait d'acheter soi-même un livre. A saluer ! F. B.