Dix-huit nouveaux marchés de proximité d'une capacité totale de 1 055 étals seront bientôt ouverts dans différentes communes de la wilaya d'Alger dans le cadre de la lutte contre le commerce informel. C'est ce qu'a indiqué le directeur de wilaya du commerce, Mimoune Bouras, lors de son intervention, samedi dernier, au forum d'un quotidien d'information. Le commerce informel continu à être un véritable casse tête pour les pouvoirs publics au niveau de la wilaya, surtout avec le début du mois sacré de Ramadhan où ce phénomène prend des proportions alarmantes. Les chiffres sont d'ailleurs éloquents. Le nombre d'intervenants sur le marché informel est de 61 000 au niveau national, et le nombre de sites où s'exerce le commerce informel s'élève à 765 à travers le pays. Les sites en question sont concentrés dans certaines wilayas, notamment au centre du pays (Alger, Bouira, Boumerdès...). La création de marchés de proximité permettra d'insérer le commerce informel dans le circuit légal. «Dix-sept marchés couverts et deux grands marchés seront très bientôt mis en service à Alger. Ces nouvelles structures vont permettre l'intégration des marchés informels», a-t-il précisé. La quasi-totalité des marchés de proximité en cours de construction par l'entreprise Batimetal sont actuellement au stade des finitions extérieures. La seule exception est le grand marché de Boumati (530 étals), dans la commune d'El Harrach, où les travaux de réalisation sont à 10%. En ce qui concerne l'endroit et la capacité de ces marchés, M. Bouras a indiqué que les marchés seront dotés de 20 étals et de 20 box, et ils seront réalisés dans les communes de Aïn Malha et Haï Magnouche (Gué de Constantine), Les Nefliers 1 et 2 (Kouba), cité El Ouancharis (Réghaïa), la Montagne (Bourouba), El Djorf et Smaïil Yefsah 1 et 2 (Bab Ezzouar), Birtouta-centre et Tessala El Mardja. Un nouveau bâtiment de 175 box est achevé à 100% selon M. Bouras, au marché Ali-Mellah, dans la commune de Sidi M'hamed. En ce qui concerne la grande structure commerciale au niveau de Boumati, dans la commune d'El Harrach, le responsable a indiqué que cette dernière sera «très bientôt inaugurée». Le commerce informel a investi depuis des années la voie publique à Alger et dans plusieurs autres villes du pays. Les pouvoirs publics peinent à éradiquer ce phénomène qui peut avoir des conséquences funestes sur l'économie du pays. Rappelons que sur les 127 marchés informels éradiqués dans la capitale, depuis le lancement d'une campagne d'éradication l'été 2012, il a été enregistré le retour de 36 d'entre eux, avait indiqué en mars dernier la direction de wilaya du commerce. Interrogé sur les commerçants qui exposent leurs marchandises sur les trottoirs, sous le soleil et au milieu de la poussière, M. Bouras a assuré que ses agents sont intervenus 449 fois durant les cinq derniers mois, dont 343 ont été mis en demeure de libérer la voie publique. «Le refus de se conformer à ces mises en demeure à pousser la direction du commerce à proposer la fermeture administrative de 259 boutiques», a-t-il indiqué, déplorant toutefois le «manque de mobilisation» des consommateurs à l'égard de ces pratiques. S'exprimant au sujet du mois sacré de Ramadhan et l'augmentation des prix des produits essentiel, M. Bouras a expliqué cette situation par des facteurs «psychologiques». Affirmant que «l'augmentation des prix durant la première semaine de Ramadhan est un phénomène provoqué par le changement immédiat du mode de consommation. C'est psychique et ce n'est pas spécifique à l'Algérie». Le responsable a appelé par ailleurs les consommateurs à «rationnaliser leurs achats». Sur un autre plan, le ministre du commerce, Amara Benyounès, avait annoncé jeudi dernier l'organisation, en septembre ou octobre prochains, d'une conférence nationale pour débattre de la problématique du commerce informel en Algérie et tenter de lui trouver des solutions. M. Benyounès a aussi réaffirmé que l'éradication du commerce informel, à travers le dialogue pacifique, était parmi les dossiers prioritaires du prochain quinquennat (2015-2019), qui a retenu la réalisation de 1 000 marchés de proximité, tout en avertissant que «la loi va être appliquée sur ceux (vendeurs) qui s'opposent aux règles de l'Etat». A. K.