Un émouvant hommage a été rendu récemment au grand poète amazigh Benmohamed par le Haut commissariat à l'amazighité (HCA), conjointement avec l'association culturelle «Taltat» et l'APC et la daïra de Ouacifs, où s'est déroulé l'hommage en présence du poète, d'un public nombreux et d'une brochette d'invités de marque, dont le secrétaire général du HCA, El Hachimi Assad, le compositeur Kamal Hamadi, le cinéaste Belkacem Hadjadj, les chanteurs Slimane Chabi, Hacène Abassi et Balli Abdelmadjid rapporte l'APS. Au programme de la soirée figure un florilège de poèmes, écrits et déclamés avec beaucoup d'émotion et de cœur par ce ciseleur du verbe hors pair, au grand bonheur des adeptes de la poésie kabyle versifiée par un maître de la métaphore, de la rime et de la réplique. Les thèmes traités sont liés aux diverses facettes de la vie, dont l'amour et l'exil et autres thèmes alternant le bonheur et le malheur, avec une touche spécifique à Benhamadouche Mohamed, faisant des mots une véritable thérapie contre les maux. L'hommage rendu à cette icône de la poésie amazighe a été, notamment, ponctué par une lecture croisée de vers par la talentueuse poétesse Lynda Koudache, mais aussi par des poètes en herbe, tels que le jeune étudiant Ait Boussad Akli, et Mourad Rahmane, maire de la commune des Ouacifs. Des prises de paroles ont, aussi, émaillé ce récital poétique, pour témoigner de la grandeur de l'aède, doublé du parolier qui a composé des textes pour d'éminents chanteurs lui devant, au moins en partie, leur notoriété tels que Idir, Nouara, Matoub Lounès, Ait Menguellat, Takfarinas, Medjahed Hamid, Medjahed Mouhoub. Le talent de Benmohamed, issu du village Takidount, ne se limite pas uniquement au domaine de la poésie, puisqu'il touche également au cinéma. On lui doit notamment la réalisation, en Tamazight, d'un documentaire consacré à l'artiste Kamal Hamadi. De même qu'il a écrit, en tamazight, les dialogues du film Fadhma N'soumer ou le burnous brasé, réalisé par le cinéaste Belkacem Hadjadj, un autre enfant des Ouacifs. Dans le domaine du théâtre, Ben, comme l'appellent ses intimes, a traduit en tamazight la pièce Babor Eghraq, un chef d'œuvre du 4e art réalisé par le dramaturge Slimane Benaissa. Durant ce spectacle présenté en plein air dans la cour du centre de formation professionnelle, le public a eu droit, en outre, à un bouquet de chansons qui lui a été offert par les chanteurs Djamel Kaloun et Kamel Si Amour, deux étoiles montantes de la chanson kabyle, mais aussi à l'interprétation de chansons de Matoub Lounès par deux petits enfants invités sur scène par les organisateurs. Malgré sa verve et son art consommé, Benhamadouche, visiblement ému par tant d'égards, peinait à trouver ses mots pour remercier ceux qui l'ont gratifié de cadeaux symboliques, pour exprimer, à l'occasion, la reconnaissance de son apport indéniable à la culture amazighe. L'organisation de la même activité est prévue à Oran et Béjaïa, respectivement les 17 et 19 juillet prochains. R. C.