L'Agence pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie (Aprue) s'emploie à développer des méthodes et des mécanismes qui seront à même d'assurer un maximum d'économies en matière d'énergie. C'est d'autant plus nécessaire et urgent que la consommation en la matière ne cesse de croître, dépassant les prévisions. Un état de fait qui amène les pouvoirs publics, Sonelgaz et le ministère de l'Energie en tête, à penser sérieusement à engager de nouvelles tarifications. Des annonces dans ce sens ont été faites plusieurs fois, mais presque reniées par la suite par crainte d'un mécontentement général des citoyens du fait notamment des factures jugées trop élevées et de la qualité des prestations qui laisse à désirer, dans différents endroits du pays, malgré les promesses et les assurances des uns et des autres. Ainsi, indique une dépêche de l'APS, l'Aprue, fortement engagée dans le processus depuis le débat sur la surconsommation d'électricité et le besoin en économies en la matière, a lancé un programme assez ambitieux. Ce dernier doit toucher plusieurs wilayas du pays et consiste essentiellement à mesurer l'efficacité énergétique dans le bâtiment. Energie et bâtiment associés, l'Aprue est appelée à travailler étroitement avec les Opgi. L'idée étant d'intégrer l'efficacité énergétique dans la construction. Ce n'est pas nouveau comme concept, encore moins comme idée, mais en pratique dans la construction et la gestion des foyers. Selon le directeur de l'Aprue, Mohamed Salah Bouzeriba, dont les propos ont été repris par l'APS, l'opération sera lancée par un projet pilote baptisé «Ecobat». L'agence «procèdera à une évaluation réelle des gains en énergie obtenus par les habitations construites suivant les normes d'efficacité énergétique et compare un logement qui a bénéficié de mesures d'efficacité énergétique avec un autre qui ne l'est pas dans la même région afin de procéder à un monitoring». Pour les besoins de la réalisation de ce projet, des cahiers des charges seront élaborés et, pour ce faire, des bureaux d'architectes seront associés aux études et aux discussions. Un concours sera lancé par les Opgi et le tout chapeauté par le ministère de tutelle, c'est-à-dire celui de l'Habitat, de la Ville et de l'Urbanisme. Une rencontre est prévue d'ailleurs aujourd'hui, à Djenane El Mithak à Alger, pour une évaluation nouvelle du travail fait jusque-là en matière de logement et relogement. Pour en revenir au projet pilote, le représentant de l'Aprue fait état de son lancement à Djelfa. Cela depuis deux mois et pour la durée d'une année. Toutes les wilayas du pays seront concernées de manière graduelle. Après Djelfa, cette opération d'évaluation de l'efficacité énergétique touchera 40 000 logements de la wilaya de Mostaganem. Par ailleurs, interrogé sur les matériaux de construction capables d'assurer l'efficacité énergétique, le directeur de l'Aprue, a affirmé qu'il est important de «développer une industrie locale des isolants». À ce propos, a-t-il souligné, «il existe de nombreux produits pouvant être fabriqués localement dont le liège, le polystyrène, la laine de roche et la laine de verre, de même que les matériaux locaux comme la pierre». Le travail se fera en collaboration avec l'Andi (Agence nationale de développement de l'investissement). «Nous allons travailler avec l'Agence nationale de développement de l'investissement pour voir comment accorder des facilitations aux investisseurs. Nous allons discuter des modalités de lancement de ce programme qui va créer de la richesse et de l'emploi», a-t-il assuré. Et de poursuivre : «Toutefois, les isolants ne suffisent pas et il faut revoir le système de construction dans sa globalité.» K. M.