Les travaux du premier Sommet USA-Afrique de deux jours ont débuté, hier, à Washington sous la présidence de Barack Obama aux côtés d'une quarantaine de dirigeants africains, dont le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, représentant du président de la République. Durant les deux jours de la rencontre, l'Afrique, qui renoue avec la croissance (plus de 5% en moyenne), sera au centre des projecteurs des hommes d'affaires et des entreprises américains en perte de vitesse sur le marché africain face à une Chine agressive, une Europe à la recherche d'alternatives et de marchés pour ses biens manifacturés. Les Etats-Unis entendent ainsi reconquérir le continent Noir à travers la coopération et le partenariat. D'ailleurs, en marge du Sommet dont la journée d'aujourd'hui sera consacrée aux questions politiques, une grande conférence économique, à laquelle participent plus de 300 représentants issus du monde des affaires, des responsables d'organismes fédéraux américains et des membres du Congrès américain, s'est tenue hier dans l'optique d'évoquer les questions liées à l'investissement et le partenariat en Afrique. En marge de la conférence, un ensemble de sociétés américaines ont fait part de leur intention d'investir 14 milliards de dollars en Afrique. Selon un responsable américain, il s'agit d'investissements dans les secteurs de la construction, les énergies propres, les banques et les technologies de l'information. Outre les entreprises, le ton est donné aussi par les responsables de l'administration américaine par la voix du secrétaire d'Etat, John Kerry. «Nous voulons et nous allons travailler dur pour attirer plus d'entreprises américaines à investir en Afrique. Aujourd'hui l'Afrique devient de plus en plus une destination pour l'investissement et le tourisme américains», a-t-il déclaré lors de la réunion ministérielle de la loi sur la croissance et les opportunités en Afrique (Agoa). L'Algérie, représentée par le Premier ministre ainsi que les trois ministres (Energie, Industrie, et les Affaires maghrébines et africaines), défendra le principe d'un partenariat gagnant-gagnant, résume Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines en marge du sommet. Il a estimé à l'APS qu'en matière de partenariat, «la revendication africaine reste la même que ce soit avec le partenaire américain ou avec d'autres partenaires : faire en sorte de transformer l'Afrique pourvoyeuse de matières premières en un centre de transformation» industrielle. Et d'ajouter : «S'il y a un intérêt accordé à la transformation (industrielle) sur le continent cela veut dire qu'il y aura plus d'investissements et de créations d'emplois. C'est notre vision stratégique» de ce que doit être la coopération afro-américaine. Le ministre juge aussi urgent d'accompagner l'Afrique dans ses efforts de construction d'infrastructures, notamment énergétiques pour assurer un meilleur accès à l'énergie pour les populations défavorisées. Quant au partenariat algéro-américain, il convient de noter que les relations économiques sont déjà à un niveau appréciable. Preuve en est l'intense activité qui attend le Premier ministre durant son séjour à Washington. Sellal devrait rencontrer une brochette de responsables américains dont les secrétaires américains à l'Energie, et le Commerce MM. Ernest Moniz et Penny Pritzker ainsi que Al Walker, P-dg du Groupe pétrolier américain Anadarko qui exploite en partenariat avec la Sonatrach les grands gisements du bassin de Berkine à Illizi. Sellal aura aussi des entretiens avec le patron de General Electric, Jeffrey Immelt, dont le groupe avait décroché en 2013 un contrat de 2,2 milliards de dollars, pour la réalisation en Algérie de six centrales électriques et un complexe de production de turbines à gaz, et celui des Groupes Agco, Product & Chemicals et Varian. S. B./APS