La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, confirme l'information donnée par le CLA (Conseil des lycées d'Algérie), samedi dernier, concernant le nombre des établissements scolaires réceptionnés à la rentrée scolaire 2014-2015, soit à peine 20% de ce qui a été prévu initialement. Pas 20%, mais 27%, a-t-elle précisé, le même jour à Constantine, lors d'une conférence de presse organisée juste après la cérémonie d'ouverture du colloque international «Massinissa au cœur de la consécration du premier Etat numide», au Centre culturel M'hamed-Yazid de la ville d'El-Khroub. Ce taux de 27% concerne toutefois les établissements du primaire. La ministre était à Constantine pour l'inauguration de nouveaux établissements scolaires, deux semaines après la rentrée officielle. Mme Benghebrit reconnaît officiellement le manque d'établissements scolaires pour l'accueil du nombre grandissant d'élèves et, par conséquent, la surcharge des classes. La situation est d'autant plus critique que des établissements programmés pour la rentrée 2010-2011 ne sont pas encore livrés. Tout comme les syndicats, ainsi que les parents d'élèves et autres proches et observateurs du secteur, la première responsable du département ministériel constate que la surcharge des classes, dans certains établissements, est «un fait avéré». Les opérations de relogement, dans le cadre de l'éradication de l'habitat précaire ou autre, dans la nouvelle ville Ali-Mendjeli pour Constantine et dans d'autres wilayas à travers le pays, dont Alger, ont compliqué davantage la situation. Cela a créé une véritable anarchie dans l'inscription des élèves et des retards dans la reprise des enseignements. Un état de fait que les responsables de l'administration assument mal et gèrent difficilement. Pour y remédier un tant soit peu, la double vacation est à nouveau autorisée dans quelques établissements. Pour la ministre, c'est juste une solution provisoire, en attendant la réception des autres établissements scolaires. «La double vacation appliquée dans certains établissements scolaires est provisoire car liée à la problématique de la capacité de réalisation des infrastructures scolaires», a-t-elle indiqué. Interrogée sur la relation ministère de l'Education nationale-syndicats du secteur, Mme Nouria Benghebrit, comme lors de ses précédentes déclarations de presse, a assuré que le contact avec le partenaire social n'est jamais rompu et que les deux parties travaillent ensemble pour le bien de toute la famille éducative. Hier, à Constantine, alors qu'ailleurs les syndicats menacent, ouvertement ou non, d'une reprise de la protestation à partir du mois d'octobre, la ministre a, encore une fois, déclaré que «le dialogue demeure un principe et la porte reste ouverte au débat. L'objectif essentiel étant de préserver la scolarité des enfants». Pour ce qui est des personnels recrutés dans le cadre du pré-emploi, généralement dans l'administration, la ministre a laissé entendre qu'une procédure est en cours pour la titularisation, mais pas dans l'immédiat. «Le ministère de l'Education nationale compte ouvrir, au titre de l'année 2015-2016, de nouveaux postes d'emploi», indique la ministre. Et d'insister : «Les besoins en matière de recrutement demeurent importants.» Pour cette année scolaire 2014-2015, 25 000 postes sont ouverts. Selon la ministre, 15% des dossiers acceptés proviennent de diplômés de l'Ecole normale supérieure (ENS), mais cela ne suffit pas et ne cadre pas vraiment avec les besoins. Raison pour laquelle «une commission mixte composée des ministères de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur œuvre à élaborer un nouveau programme de formation pour l'ENS devant mieux répondre aux besoins du secteur». Par ailleurs, «une proposition portant création d'un office intercommunal des œuvres scolaires sera prochainement formulée par le ministère. Cet office sera placé sous la responsabilité des daïras afin de permettre aux responsables du secteur de l'éducation de mieux se concentrer sur l'aspect pédagogique» a révélé Mme Nouria Benghebrit. K. M.