Marcos Baghdatis en a un peu assez de jouer toujours tard le soir à l'Open d'Australie mais il gagne. Après avoir fini une nouvelle fois bien au-delà de minuit vendredi dernier, le Chypriote a déclaré assez crûment : «Cela fait un peu mal.» Il faut dire que Baghdatis est un spécialiste des parties nocturnes. Il détient même avec Lleyton Hewitt le record du match le plus tardif de l'histoire en Grand Chelem. L'année dernière, les deux hommes avaient presque vu le lever du soleil en terminant leur match à 4h34. Vendredi dernier, son troisième tour face à Mardy Fish n'a commencé qu'à 23h. Les spectateurs craignaient le pire. Heureusement qu'il a fait vite (6-2, 6-4, 6-4), ce qui lui a permis de finir à une heure relativement raisonnable (1h14) mais néanmoins tardive. Evidemment, son huitième de finale face au tenant du titre, Novak Djokovic, dimanche dernier, a été programmé en session de nuit. Mais au fond de lui-même, il est bien content de pouvoir pester. Au moins, cela veut dire qu'il est toujours dans le tournoi après une année sans relief. Retrouver le Chypriote en huitièmes de finale d'un Grand Chelem est devenu rare. L'année dernière, il n'y est parvenu qu'à Wimbledon où il s'était arrêté à ce stade. Résultat : après avoir été 8e mondial, en 2006, il ne pointe plus qu'au 97e rang. Souffrant du dos, il avait tiré un rideau sur sa saison 2008 avec un abandon au tournoi de Paris Bercy. «C'est une grosse déception à l'image d'une année vraiment difficile», avait-il déclaré alors. Est-ce sa nouvelle coupe (crâne rasé) ? La nouvelle année commence beaucoup mieux pour le Chypriote de 23 ans. «Je recommence à gagner des gros matches ; je me bats comme un animal, le travail paye», lance-t-il gourmand. Reste l'histoire des horaires tardifs. «Je ne vais pas me plaindre mais c'est quand même difficile, insiste-t-il. Je ne peux dire que cela me laisse indifférent. Surtout qu'avec l'adrénaline et la pression, je me réveille toujours vers sept ou huit heures du matin. Résultat : je ne dors pas beaucoup.» Le Chypriote est en partie responsable de ce fait. Depuis qu'il a été finaliste, en 2006, il est très populaire à Melbourne et, du coup, les organisateurs le programment souvent en soirée. Il sait très bien qu'une victoire sur Djokovic n'arrangerait pas ses affaires. «Mais j'ai envie de gagner», dit-il. Tant pis pour lui.