Les députés de l'Assemblée populaire nationale (APN) ont affiché, hier à Alger, lors du deuxième jour des débats autour du projet de loi de Finances 2015, leur crainte quant à la dégringolade des prix du pétrole et son impact sur l'économie nationale. Une économie très fortement dépendante des hydrocarbures (97%). Abdenacer Keyouss, du groupe parlementaire du Front pour la justice et le développement, a axé son intervention sur les indicateurs inquiétants pour l'avenir de l'économie nationale. La baisse des exportations algériennes d'hydrocarbures, la contre performance des secteurs hors hydrocarbures et, en parallèle, la hausse continue des importations algériennes sont, selon ce député, les résultats directs de la faiblesse des politiques menées jusque-là dans l'optique de diversifier l'économie nationale. Aux yeux du représentant du Front pour la justice et le développement, la baisse des prix du baril aura sans nul doute un effet néfaste sur les revenus pétroliers du pays. Une situation plus qu'inquiétante d'autant que le développement de l'industrie et de l'agriculture ne se fait toujours pas sentir. Mais en dépit d'une telle situation, a t-il poursuivi, l'Etat continue à distribuer la rente pétrolière pour acheter la paix sociale, et ce, sans aucune évaluation économique et sociale, mais aussi sans aucun équilibre régional. Mme Fatima zohra Bouchefou, de l'Alliance Algérie Verte (AAV) a abondé dans le même sens et s'est même interrogée sur l'impact de la baisse des prix du pétrole sur la réalisation des objectifs tracés dans le cadre de la loi de Finances 2015. Il importe de souligner, à ce titre, que selon le ministre des Finances, Mohamed Djellab, les dernières fluctuations enregistrées sur les marchés pétroliers ne constituent pas, pour l'heure, une «menace» sur les équilibres externes et internes de l'Algérie. «Les dernières fluctuations des marchés pétroliers présagent un recul des prix du baril et si la tendance se confirme, elle ne constitue aucune menace sur les équilibres externes et internes du pays, mais se veut une alerte que le gouvernement doit sérieusement prendre en charge», a précisé M. Djellab qui présentait avant-hier, le projet de loi de Finances 2015 à l'APN. Les prix du baril ont dégringolé, ces dernières semaines, à moins de 90 dollars le baril en raison d'un excédent de production de certains pays producteurs et de tensions géopolitiques. Les recettes pétrolières ont relativement chuté durant les neuf premiers mois de l'année suite à la baisse des prix, a rappelé le ministre. En outre, les intervenants n'ont pas manqué de mettre l'accent sur certains exploits réalisés sur le plan socio-économique. Les députés ont ainsi mis en valeur certaines mesures prises par le gouvernement à l'issue de la dernière tripartite. L'on cite, entre autres, la révision de l'article 87-bis du code du travail et le retour du crédit à la consommation. Ces mesures, estime Mme Hoda Talha, du groupe parlementaire du RND seront bénéfiques pour l'économie nationale, mais aussi pour le citoyen. Un avis partagé par Nassima Bendjedou, du Parti des travailleurs (PT) qui a toutefois mis en garde quant à l'adhésion de l'Algérie à l'OMC (Organisation mondiale du commerce). Selon la représentante du PT, cette accession pourrait engendrer des conséquences néfastes pour l'économie nationale, notamment en termes de pertes d'emplois. B. A.