Les fluctuations sur les marchés pétroliers n'ont jamais réussi à impressionner les autorités algériennes et ce ne sont pas les petites oscillations qu'ils ont enregistrées ces derniers jours qui les feront changer d'avis. Pour l'heure, pas de «menace» sur les équilibres externes et internes de l'Algérie, a affirmé le ministre des Finances, Mohamed Djellab. Pas de «menace», autrement dit : pas de changement dans la démarche du gouvernement, pour «améliorer le cadre de vie notamment dans les secteurs de la santé, de l'habitat et de l'Education en plus de la consolidation des infrastructures». Mardi, quand le ministre algérien faisait cette déclaration, les cours du pétrole lui donnaient raison en ouvrant la séance en hausse à New York, soutenus, précisent les analystes, par des chiffres encourageants en provenance de Chine, deuxième consommateur mondial d'or noir. Le baril reprend donc son jeu favori, le yoyo, alternant baisse et hausse, crainte d'une chute libre et espoir d'une reprise durable. Quelle est la tendance ? On apprend que les membres de l'OPEP qui tiennent leur prochaine réunion ordinaire le 27 novembre à Vienne, ne semblent pas avoir l'intention de réduire leur offre. Mais les «investisseurs» qui spéculent sur les cours du brut, n'y croient pas et, dit-on, envisagerait donc une remontée des prix. Toutefois, rien n'est sûr et si, pour le moment, il n'y a pas le feu, à la longue, cela pourrait devenir plus sérieux si c'est la tendance à la baisse qui se confirme. C'est pourquoi le ministre des Finances préfère considérer la situation actuelle du marché pétrolier comme «une alerte que le gouvernement doit sérieusement prendre en charge ». Le prix du pétrole en baisse, signifie des recettes extérieures en baisse pour l'Algérie. Or, le baril de brent est descendu de 115 dollars, à mi-juin, à 86 dollars. Ce débat plutôt informel a lieu alors que le projet de loi de finances 2015 est présenté par le ministre des Finances à l'Assemblée populaire nationale (APN). C'est, inévitablement, l'occasion de remettre sur le tapis l'alternative, plusieurs annoncée par le passé et toujours reportée dans les faits, de l'économie hors-hydrocarbures qui ne serait pas dépendante à ce point des recettes extérieures tirées de cette seule ressource.