Les Palestiniens semblent déterminés à mener leur bataille diplomatique au niveau de l'ONU et faire fi de tous les chantages exercés par l'allié inconditionnel d'Israël, en l'occurrence les Etats-Unis. Tout en refusant toute reprise des pourparlers directs avec Tel-Aviv, la résistance palestinienne a affirmé hier son intention de soumettre avant fin novembre leur projet de résolution fixant un calendrier pour la fin d'une occupation israélienne, sournoisement soutenue par Washington et d'autres capitales occidentales, tandis que du côté des capitales arabes, minoritaires, celles qui élèvent la voix pour dénoncer les violations du droit international en territoires occupés par l'occupant israélien. L'opposition américaine à cette action, comme cela était toujours le cas pour toutes revendications palestiniennes, n'a pas intimidé les autorités de Ramallah qui ont dénoncé hier le lancement prochain par Israël de nouveaux projets de colonisation de 400 logements au moins, dans un quartier d'El-Qods-Est occupée. En effet, une rencontre entre le négociateur en chef Saëb Erakat et le secrétaire d'Etat John Kerry, lundi aux Etats-Unis, n'a pas infléchi la détermination palestinienne, a dit Wassel Abou Youssef, membre du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine. «Aucune autre solution ne nous a été proposée par l'administration américaine», a-t-il dit. «L'administration américaine pousse à reprendre les négociations là où elles ont été laissées (en avril), alors que ce mécanisme a fait la preuve de son échec au cours des années passées», a-t-il expliqué. Le dernier round de négociations, initié en 2013 par M. Kerry, a échoué en avril 2014 après neuf mois de navettes intensives. Frustrée de l'absence de perspective d'indépendance, la direction palestinienne a fait le choix de passer par la communauté internationale sans plus attendre une solution négociée avec Israël. La direction palestinienne envisage un plan en trois étapes : un vote au Conseil de sécurité, puis en cas de refus, l'adhésion à des organisations internationales dont la Cour pénale internationale et, enfin, la rupture des accords avec Israël, notamment en ce qui concerne la coopération sécuritaire. De nombreux responsables palestiniens ont fait état de pressions américaines pour les dissuader d'aller devant le Conseil de sécurité, Washington ayant pour dernier recours l'utilisation éventuelle de son droit de veto. Les Palestiniens soumettront bien, courant novembre, au Conseil de sécurité de l'ONU leur projet de résolution fixant un calendrier pour la fin de l'occupation israélienne, malgré l'opposition américaine, a indiqué hier un dirigeant de l'OLP. Par ailleurs, l'OLP a qualifié hier de «camouflet» pour les Etats-Unis et la communauté internationale le feu vert donné en Israël à un projet de colonisation à El-Qods occupée. «La communauté internationale doit se rendre compte que les communiqués ne stopperont pas les colonies israéliennes», selon le principal négociateur palestinien. «Pour sauver la solution à deux Etats (israélien et palestinien coexistants), nous appelons de manière urgente tous les pays à reconnaître diplomatiquement l'Etat de Palestine sur les frontières (d'avant) 1967. Nous pressons la communauté internationale, y compris l'administration américaine, de soutenir notre initiative pour une résolution du Conseil de sécurité qui fixerait une date butoir pour la fin de l'occupation israélienne», a ajouté M. Erakat. L. M./APS