Un trou financier de l'ordre de 170 millions DA a été découvert au niveau de l'entreprise de production pharmaceutique Saidal. Un audit interne est effectué de telle façon à déterminer la chose et situer les responsabilités. Le directeur général de ce groupe pharmaceutique, M. Rachid Zaouani, lors de son passage hier au forum d'El Moudjahid, dira, sans pour autant citer de responsable, que «la justice est en train de faire son travail», rassurant que «tous les clignotants sont au vert pour récupérer cet argent d'ici deux à trois mois». Pour le détail, M. Zaouani ajoutera qu'il s'agit d'impayés. «L'affaire concerne un grossiste qui a acheté des médicaments et l'entreprise n'a pas encore récupéré l'argent», précisera-t-il. Concernant le développement de Saidal, il a rappelé que 7 unités de production seront implantées dans différentes wilayas du pays, dont Alger, Annaba, Constantine, Oran… Elles seront spécialisées chacune dans un domaine bien précis, les antidépresseurs pour certaines, les anticancéreux pour d'autres, etc. Ces unités dont le montant total d'investissement est estimé à 250 millions de dollars seront créées dans les anciens locaux de l'entreprise Digromed avec en plus le transfert de 60% de ses personnels qui ont déjà un savoir-faire dans le domaine pharmaceutique. L'échéance fixée à la mise en place de ces unités est 2015. Avec la mise en service de ces unités, le groupe prévoit ainsi de réaliser un chiffre d'affaires de 2,4 milliards dollars entre 2015 et 2020. Le chiffre d'affaires réalisé en 2008 est estimé à 10 milliards DA, soit une évolution de l'ordre de 23% par rapport à 2007. A la fin de l'année en cours, Saidal ambitionne d'atteindre un chiffre d'affaires de plus de 38% par rapport à 2008. Cette politique d'investissement accompagnera les besoins en médicaments qui seront en nette croissance dans les années à venir, en raison du vieillissement de la population algérienne et du changement de son mode de vie, ce qui la soumet à toutes sortes de maladies du siècle. La tendance sera au diabète, à l'hypertension artérielle, aux maladies cardiovasculaires et aux cancers, dira M. Zaouani, ajoutant que «les besoins du marché national en termes de médicaments risquent de dépasser les 10 milliards de dollars». Au volet exportations, le DG de Saidal a confirmé que son groupe ambitionne d'abord de renforcer sa place sur le marché national mais aussi algérois (où il est noté l'absence des produits Saidal dans les officines) avant d'entamer les exportations, dans un premier temps, vers les pays voisins, surtout le Maroc, la Tunisie, et la Mauritanie où les produits Saidal sont déjà appréciés. Le marché africain sera aussi ciblé par les médicaments de lutte contre les maladies propres à ce continent telles que la fièvre jaune, le sida et le paludisme. Une unité de production dans ce domaine est prévue à Tamanrasset dès que cette ville sera desservie en eau potable dans le cadre du transfert de l'eau d'In Amenas. Au deuxième semestre de cette année, Saidal produira un vaccin contre l'hépatite B. Ce qui devra, à terme, «satisfaire” la demande nationale qui est de l'ordre de 5 millions de flacons. Une gamme de 16 produits pharmaceutiques à base de plantes médicinales sera aussi lancée cette année. Pour rappel, entre 2004 et 2007, un volume de 450 millions unités de vente a été enregistré pour une valeur de 1,7 milliard de dollars. Cette tendance va s'amplifier durant la période 2007-2015 à un rythme annuel moyen pour atteindre un volume de 7,1 milliards de dollars en 2015 pour un total d'unités de vente de 703 millions. B. A.