Le directeur général du groupe pharmaceutique Saidal, Rachid Zaouani, a été relevé, dimanche dernier, de ses fonctions. Aït Yahia Arezki, directeur du service analyse et synthèse (DAS) au sein du groupe, a été désigné comme intérimaire jusqu'au 31 décembre prochain, en attendant la nomination d'un nouveau DG. Il a été officiellement installé, hier, à la direction générale, à Hussein Dey. Cette éviction vient juste après une réunion d'urgence qui a regroupé, jeudi dernier, M. Zaouani et Hamid Temmar, ministre de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement. Elle intervient au moment où les travailleurs s'attendaient à la confirmation de M. Zaouani au poste de directeur général, qu'il occupait en temps qu'intérimaire depuis le départ en retraite de l'ancien PDG, M. Aoun, il y a un an et demi. Le contrat de M. Zaouani à la tête de Saidal arrive à terme à la fin de l'année 2009. Au sein du groupe, la décision a choqué plus d'un. Les travailleurs ignorent encore les raisons du départ forcé de leur DG qui a « toujours été à notre écoute. Il a donné à l'entreprise un nouveau souffle malgré la concurrence farouche sur le marché national du médicament. Nous regrettons son départ », nous confie un travailleur, en rappelant qu'un appel à candidature pour la direction de Saidal a été lancé le mois dernier par voie de presse. Les travailleurs s'interrogent ainsi sur les raisons qui ont motivé ce limogeage, d'autant que le groupe s'apprête à lancer de nouveaux projets pour le développement de l'entreprise et de ses filiales. Un ambitieux plan de développement pour les cinq années à venir, mis sur pied par M. Zaouani, est sur le point d'être lancé. Il prévoit le renforcement des capacités de production d'une dizaine d'unités de production, ce qui fera de l'entreprise un véritable groupe qui s'imposera avec beaucoup de nouveautés sur le marché du médicament et la création de 10 000 emplois. Ces unités seront installées à travers le territoire national avec la prévision de réaliser un chiffre d'affaires de 2,4 milliards de dollars entre 2015 et 2020. « Ce qui est important pour nous est de relever le défi et d'assurer à nos citoyens des médicaments de qualité. On peut dire qu'aujourd'hui, les multinationales ont un concurrent », avait déclaré M. Zaouani à la presse lors d'une de ses sorties médiatiques, précisant que le groupe a un objectif de croissance de 38% afin de conquérir notre marché. Face à la croissance du marché national du médicament, l'ancien directeur estimait la part de marché de Saidal à 57% en quantité et à 34% en valeur d'ici à 2015. Ce qui peut être effectivement réalisable puisque le gouvernement a manifesté un appui sans faille pour le développement de cette entreprise. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a même encouragé, lors d'une audience, M. Zaouani à relever le défi en mettant à sa disposition des enveloppes budgétaires conséquentes. L'expérience de Biotic, filiale de Saidal, témoigne des capacités managériales avérées de M. Zaouani, comme le soulignent de nombreux spécialistes de l'industrie pharmaceutique.