Le processus de dialogue inter-malien, qui a abordé son 4e round jeudi passé à Alger, a débouché sur des «avancées significatives», selon M. Smaïl Chergui, Commissaire à la paix et à la sécurité au sein de l'Union africaine. Le diplomate algérien a indiqué, à l'ouverture des travaux de ce round, avoir «constaté des avancées significatives car les parties ont porté des observations de fond sur le document portant sur les éléments pour un accord de paix proposé par la médiation». Il a ajouté que «l'UA avait relevé de nombreux points de convergences qui devraient encourager les parties à consolider les acquis et à faire de nouvelles concessions en vue de parvenir à un accord consensuel». Le chemin de la paix au Mali demeure ainsi semé d'embûches. Et c'est dans ce sens que le représentant de l'UA, lance un appel à l'adresse des parties maliennes en conflit dans le nord du pays. «Les parties maliennes doivent s'y engager à travers des décisions pragmatiques et indispensables pour finaliser encore les quelques points en discussion et aller résolument vers notre objectif commun», déclare Chergui. Pour ce dernier, «le gouvernement est attendu pour des concessions à la fois novatrices et généreuses dans le respect des principes déjà convenus dans la feuille de route et qui permettront aux populations du Nord une représentativité au sein des institutions nationales et une participation plus effective à la gestion des affaires locales». Les bons gestes, de nature à faciliter le processus de résolution du conflit, sont aussi attendus du côté des mouvements belligérants. «L'Union africaine espère que les mouvements armés fassent preuve de réalisme», a noté M. Chergui, pour qui «les changements profonds réclamés ne sont viables que lorsqu'ils sont réalistes et acceptés par la communauté internationale et surtout par les populations concernées dans leur diversité historique, sociale et culturelle». Chez les représentants des mouvements activant dans la région, l'intention de contribuer à une solution à la crise est clairement exprimée. «Nous réaffirmons notre ferme détermination à œuvrer à trouver une solution adéquate, prioritairement pacifique», a ainsi déclaré Amyagri Ag Aissi, de la Coordination des mouvements de l'Azawad. Il ajoutera cependant que cette solution est à accomplir «dans le cadre des aspirations légitimes des populations de l'Azawad». Plus explicite, il dit : «Nous voulons une vraie paix pour l'Azawad et le Mali, mais pas à n'importe quel prix. Nous ne voulons pas d'une paix qui soit prise en otage par les spéculations mercantiles et des ambitions narcissiques.» Du côté du gouvernement malien, c'est la volonté de mettre un terme à cette crise qui a été réitérée, à l'occasion de la nouvelle rencontre d'Alger. Pour M. Diop, ministre des Affaires étrangères, «le gouvernement malien ne ménagera aucun effort pour permettre de sortir des ténèbres de la violence, de la haine et de la destruction pour respirer enfin la lueur de paix, de sécurité et de réconciliation nationale». Le représentant du gouvernement malien estime que «l'espoir est d'autant plus permis que la situation sur le terrain est relativement calme, certes fragile, exception faite de quelques actes ignobles commis de temps à autre par des terroristes qui visent précisément à ralentir le processus de paix d'Alger». Diop note que «face à ces ennemis de la paix, nous ne devons en aucun cas nous détourner de notre noble mission de contribuer qualitativement au rétablissement de la souveraineté et la restauration de la paix au Mali». Pour le même responsable, «Il était nécessaire que nous prenions nos responsabilités pour avoir le courage de faire la paix des braves, en faisant preuve de réalisme pour saisir la chance des négociations d'Alger pour reconstruire le Mali et ainsi répondre aux aspirations de la population». Ont pris part à ces négociations : la Cedeao, l'ONU, l'UA, l'OCI, l'UE, le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger, le Tchad ainsi que le Nigeria, en sa qualité de pays médiateur. A. Y./APS