Le dernier rapport Doing business de la Banque mondiale (BM) qui concerne le climat des affaires en Algérie durant la période de juin 2013 à juin 2014, et dans lequel le pays a été classé à la 154e place à l'échelle internationale, est remis en cause par le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, certains présidents de confédérations patronales et le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta), Abdelmadjid Sidi Saïd. Ils l'ont d'ailleurs fait savoir au représentant résident de la BM en Algérie, Emmanuel Noubissié Ngankam, lors d'une cérémonie de signature d'une convention entre le ministère de l'Industrie avec la BM qui s'est déroulée, hier, au siège de ce ministère. Avant la prise de parole de quelques membres du patronat et du SG de l'Ugta, le ministre a fait savoir au représentant de la BM que le gouvernement algérien «essaye de savoir les clés de la dernière évaluation». Pour M. Bouchouareb, «si un certain nombre de points ont été objectifs, d'autres par contre ont été subjectifs». Après cette mise au point, il informera M. Ngankam «que le gouvernement algérien est résolu à ce que 2015 soit l'année effective de l'amélioration du climat des affaires». «Le pacte de relance économique qui vient d'être adopté par toutes les parties prenantes tient de la nécessité impérative d'améliorer le climat des affaires dans le pays», ajoutera-t-il. «Nous demandons à ce que le type d'évaluation exercé soit dynamique et en constant mouvement», demande le ministre. De son côté, M. Ngankam dira que «le partenariat qui devrait exister entre la BM et l'Etat algérien doit être à la fois un aboutissement et un point de départ». «L'aboutissement de la gestation du volume d'expertise menée par la BM va servir à améliorer le climat substantiel des affaires en Algérie», dira-t-il. Quant au point de départ, «c'est le début d'un processus qu'il va falloir vite mettre en place pour qu'il puisse contribuer à l'essor de l'économie algérienne», ajoutera le représentant de la BM. Avec cette stratégie, «il s'agira de faire de l'Algérie une destination privilégiée pour les investisseurs étrangers», poursuivra-t-il en affirmant que la BM va mettre en œuvre tout ce qui est nécessaire pour mener à terme la mission d'accompagnement et de coaching pour arriver à améliorer de manière significative le climat des affaires en Algérie. À propos de la commission, il a annoncé qu'elle va entamer son travail à partir du 14 décembre prochain et sera accompagnée du comité d'évaluation qui dépend du ministère de l'Industrie. Après ces deux interventions, M. Sidi Saïd dira à l'adresse du représentant de la BM que l'Algérie a besoin «d'une assistance engagée et dénuée de toute arrière-pensée [...]. Nous recherchons une expertise positive et non pas une expertise agressive comme ça vient d'être le cas, puisque elle a été réalisée sur des bases subjectives alors que nous nous attendions à ce qu'elle se fasse sur la base des réalités du terrain». Quant aux membres du patronat, ils ont été unanimes à dire que «les résultats de la dernière évaluation les ont choqués». «Ce classement est mauvais c'est pourquoi nous demandons à ce qu'il soit revu», dira M. Tibaoui du Forum des chefs d'entreprises (FCE). Pour Naït Abdelaziz du Cnpa, cette évaluation «est des plus erronée. On aurait voulu que l'appréciation soit moins sévère». Pour revenir à la convention signée entre le ministère de l'Industrie et la BM, celle-ci va permettre de tirer profit de l'expérience de la BM pour asseoir un mécanisme d'évaluation et de suivi de la mise en œuvre du plan d'action que va mener le comité dédié à l'amélioration de l'environnement des affaires en 2015. Une mission qui durera près d'une année et consistera à élaborer des outils opérationnels. Z. A.