Sous une pluie battante qui n'a en rien affecté l'impeccable pelouse du stade de Fès, nous avons eu droit à une bien mièvre première mi-temps avec un football indigeste pratiqué aussi par les FAR que par les Clubistes. Les uns et les autres se sont adonnés à un pousse ballon et se sont concentrés la plupart du temps au milieu du terrain. L'entraîneur algérien Benchikha, après le nul blanc concédé à Tunis, a tablé sur une victoire dans le temps réglementaire, sans chercher l'épreuve des pénalties qui demeure une véritable loterie. Aussi a-t-il aligné une formation à tempérament offensif avec quatre attaquants : Tchala, Messaadi, Dhaouadi et Otorogo même si ce dernier a évolué comme homme de milieu au niveau de Hemam et de Wissem Ben Yahia. Mais avec un pareil dispositif, la relance s'effectuait plutôt mal. Le CA a paru en effet tâtonnant quand il s'agissait de construire le jeu. Il en était de même pour les FAR, qui jouaient loin de leurs bases, le stade de Rabat. On comprend dès lors la rareté des occasions au cours de cette première période du jeu. Deux opportunités seulement y ont été enregistrées, une de chaque côté. La première, au profit du Club africain, s'est produite à la 19' lorsque, suite à une attaque rapide sur le flanc gauche, Dhaouadi effectua une ouverture vers Otorogo mais celui-ci rate l'interception du ballon. Les FAR ont été, elles aussi, bien proches d'ouvrir la marque à la 37' quand Allaoui perce la défense avant de remettre devant Ouadouche, mais le tir en force de celui-ci fut repoussé in extremis par Derbali. A la reprise les deux protagonistes évoluèrent un cran au-dessus. En effet, la formation marocaine et son homologue clubiste, mettant de l'ordre dans leurs rangs, allaient développer un football plus posé et mieux réfléchi avec une légère domination des Tunisiens. Ces derniers n'ont pas mis d'ailleurs beaucoup de temps pour alerter le gardien Jarmouni qui a dû se déployer à fond pour détourner en corner un tir en force d'Otorogo (49'). Les FAR fortement secouées par cette chaude alerte, ont répliqué à la 57'. Bachtobji remettra une balle d'une manière malencontreuse à Ben Driss et celui-ci en profita pour se faufiler sur le côté droit de la défense clubiste avant de centrer au niveau du second poteau pour Allaoui qui n'est parvenu pas la reprendre. Pressant le Club africain, la formation marocaine a été de nouveau proche d'ouvrir la marque, mais de nouveau Allaoui, très dangereux, rata la cage en tirant sur le petit filet (63'). Benchikha a opéré deux remplacements en incorporant les milieux Hadhria et Saïdi, respectivement à la place d'Otorogo et de Tchala qui eurent un effet bénéfique sur le jeu clubiste devenu plus équilibré tant au niveau de la récupération (Saïdi) que celui de la construction (Hadhria). Ce double remaniement a aussi permis à Hemam de se consacrer davantage au jeu de l'attaque où il a trouvé plus d'espaces. Les essais des uns et des autres ne donnèrent rien et le score de 0-0, le même que celui du match aller, obligea les deux équipes à recourir à l'épreuve des pénalties qui sourit finalement au club tunisien (3-2). Bravo au Club africain qui, au prix de beaucoup de courage et de détermination, donna au football tunisien un nouveau titre.