En vue de préserver les ressources fossiles, diversifier les filières de production de l'électricité et contribuer au développement durable, l'intégration massive du renouvelable dans le mix énergétique constitue un enjeu majeur pour l'Algérie. Le choix stratégique de développer les EnR est ainsi motivé par l'immense potentiel en énergie solaire. Cette énergie constitue l'axe majeur du programme national de développement des énergies nouvelles et renouvelables qui consacre au solaire thermique et au solaire photovoltaïque une part essentielle. Mis en place en 2011, le programme de développement des EnR et l'efficacité énergétique a pour principal objectif de produire 12 000 MW d'électricité renouvelable et de parvenir à 40% de la production d'électricité destinée à la consommation nationale d'origine renouvelable d'ici 2030. Cette production serait d'origine solaire pour 37%, et éolienne pour 3%. Soixante projets ont été donc identifiés dans le cadre de ce programme, avec comme second objectif d'exporter de l'électricité dans une phase ultérieure. La filière solaire photovoltaïque totalise 27 projets, avec une capacité globale de 638 MW. La filière d'hybridation des centrales diesel et turbines à gaz destinée aux régions du Sud non connectées au réseau national de distribution totalise également 27 projets, avec une capacité globale d'un peu plus de 100 MW. La filière solaire thermique totalise, quant à elle, jusqu'à 6 projets avec une capacité globale d'un peu plus de 1 350 MW. Enfin, la filière éolienne totalise 7 projets avec une capacité globale de 260 MW, avec 4 projets d'une capacité de 50 MW et 3 projets d'une capacité de 20 MW. L'Algérie prévoit également l'installation de quelques unités de taille expérimentale afin de tester les différentes technologies en matière de biomasse, de géothermie et de dessalement des eaux saumâtres par les différentes filières d'énergie renouvelable. La concrétisation de ces projets se fera en trois phases d'ici 2020. La première phase (2011-2013) a été consacrée aux études. La seconde phase, qui s'étalera de 2014 à 2015, sera principalement marquée par le début du déploiement du programme. Quant à la troisième phase, elle s'étale de 2016 à 2020 et sera celle du lancement de l'industrie du renouvelable à grande échelle. Ainsi, après l'élaboration des études, l'Algérie entame actuellement la deuxième étape dudit programme en lançant des projets pilotes. La première opération pilote lancée concerne ainsi la centrale électrique hybride (gaz-solaire) de Hassi R'mel. Inaugurée en juillet 2011, cette centrale est d'une capacité de 150 mégawatts (MW) dont 120 mégawatts produits à partir du gaz et 30 mégawatts par l'énergie solaire. Implantée dans la région de Tilghemt, à 25 km au nord de Hassi R'mel, le plus grand gisement gazier en Afrique, cette structure, première du genre dans le monde, permettra de réduire la quantité du gaz brûlé à la faveur du champ solaire et aussi de réduire de 33 000 tonnes par an les émissions de CO2. De même, une quantité de 7 millions de mètres cubes sera économisée chaque année et peut être exportée ou utilisée pour d'autres applications. Le deuxième projet pilote mis en marche concerne la ferme éolienne de Kabertène (70 km au nord d'Adrar), d'une capacité de 10 mégawatts. Mise en œuvre le 3 juillet dernier, cette nouvelle centrale de production d'électricité, la première du genre à l'échelle nationale est constituée de 12 éoliennes d'une puissance unitaire de 0,85 MW chacune. La mini-centrale photovoltaïque de Ghardaïa d'une puissance de 1,1 MW, constitue, elle, le troisième projet pilote mis en oeuvre. Inaugurée le 10 juillet dernier, cette structure est érigée sur une superficie de 10 hectares près de la nouvelle zone urbaine de Oued-Nachou, à une dizaine de kilomètres de Ghardaïa. Néanmoins, selon M. Yousfi, la concrétisation du programme des énergies renouvelables, n'aura de sens qu'avec la fabrication quasi-totale de ses équipements en Algérie et la maîtrise de sa technologie par des laboratoires algériens. B. A.