Les présidents d'APC (Assemblée populaire communale) de la wilaya d'Alger demandent à retrouver leur droit d'intervenir directement et exclusivement dans l'élaboration et la distribution de la liste des logements sociaux locatifs, programmés pour les jours à venir. Une mission qui était à leur charge, durant des années, jusqu'à ce que cette prérogative leur soit retirée par décret du Premier ministère. Cela suite aux nombreuses manifestations de colère de citoyens qui affirmaient être lésés dans leur droit. Ces mêmes citoyens dénonçaient des détournements de logements et des actions contraires à la loi. Ainsi, rapporte l'APS, une réunion s'est tenue au siège de l'Assemblée populaire de la wilaya (APW) d'Alger, en présence des 57 P/APC. Elle a porté sur les préparatifs des conférences de wilaya sur l'éducation en janvier prochain et le développement local en mars. Elle était surtout l'occasion de revenir sur cette histoire de distribution de logements sociaux qui ne cesse de susciter polémique et protestations. En effet, lors de cette réunion des P/APC, notamment dans les communes concernées par les prochaines opérations de relogement, s'en sont exprimés avec force et fermeté sur la question. Ils ont exprimé clairement leur demande que la distribution des nouveaux logements soit redonnée comme par le passé aux maires parce que ce sont ceux-là qui sont en contact permanent avec la population. Ils sont au fait de la situation de leurs concitoyens, reçoivent leurs doléances mais aussi subissent leurs critiques et leurs attaques. Ces élus ont affirmé leur disposition à assumer l'entière responsabilité dans la gestion de l'opération à condition qu'ils, insistent-ils, définissent eux-mêmes la liste des bénéficiaires. Les P/APC de Ain Bénian, Baba Hassan, El Achour, Hammamet, Zéralda, Mahelma et Dely Ibrahim ont longuement abordé la question, exigeant qu'un décret soit signé par le Premier ministère pour leur redonner cette prérogative. Ils ont dénoncé leur mise à l'écart de la gestion de cette opération, alors qu'en même temps, ce sont eux qui reçoivent les demandes de recours et se voient obligés de les défendre dans la commission de daïra. «Je reçois jusqu'à 200 personnes par jour mais je suis incapable de répondre à leurs doléances qui tournent autour du logement et de l'emploi. Les courriers que j'adresse à la wilaya restent sans réponses. La commune est en principe une cellule fondamentale dans l'édification de l'Etat, mais cela ne se voit pas sur le terrain», s'est plaint le maire de Aïn Bénian, Abdelmadjid Amarnia, rapporte l'APS. Pour rappel, depuis la décision du Premier ministère de leur retirer cette prérogative, celle-ci a été transférée à une commission de daïra où siège le P/APC, mais ce dernier n'a qu'une seule voix. Aussi, la commission de recours est installée au niveau de la wilaya et le maire n'y est pas. C'est un représentant de la wilaya déléguée qui est chargée de défendre l'intérêt du demandeur de logement. Ces paradoxes ont été relevés par l'ensemble des élus lors de cette rencontre au siège de l'APW. «La commission de recours travaille à la wilaya en l'absence de l'APC. Est-ce que le représentant de la wilaya déléguée est mieux placé que le maire pour défendre les intérêts de la population de la commune», s'est interrogé le président de l'APC d'El Achour, Dahmane Selini, rapporte encore l'APS. K. M.