Pour les amateurs de nouveautés, le Musée national d'art moderne et contemporain (Mama) abrite depuis le 3 décembre dernier la 6e édition du Festival international d'art contemporain (Fiac). Consacré cette année à l'art du design, le Fiac propose aux visiteurs du Mama une exposition de formes et de couleurs à travers des installations et du mobilier revus et revisités par un grand nombre d'artistes qui prennent part à ce rendez-vous de l'art. Installée sur deux niveaux, l'exposition accueille le visiteur avec l'œuvre du Sud Africain Johannes Van Der Schiff intitulée «Community punching bags». Il s'agit pour grand nombre d'objets qui ressemblent à des punching-balls colorés et décorés par l'artiste et des lycéens algériens. L'œuvre est accompagnée d'une vidéo sur laquelle on peut visionner des jeunes tapant sur des ballons. Le public aura également à découvrir une belle installation d'un bureau fait avec des meubles récupérés de l'artiste français Bertrand Planes. Il s'agit en fait d'un vieux bureau, d'étagères tous repeints en blanc et de quelques tableaux. Sur ce mobilier, l'artiste projette des images d'origines des objets. L'installation a beaucoup plu aux visiteurs qui ont vraiment apprécié le passage de la rue au musée des éléments de l'œuvre. Par ailleurs, on pourra découvrir dans cette exposition des œuvres d'un autre style d'art, comme l'énorme toile de 9x4m de Mourad Krinah qui a opté pour le tirage numérique sur papier. Sur cette toile, on y voit une jeune femme voilée, un fusil à la main reproduit à l'infini par l'artiste. Autre œuvre originale, une installation regroupant un tas de boîtes de brosses, ou «chita» comme l'indique l'artiste. Elle est accompagnée du mode d'emploi pour l'usage multifonction de la brosse. Mais ce que retiendront les esprits ce sont certainement les œuvres de l'artiste Cherif Medjber qui a pris part au Fiac avec une grande installation intitulée «Baba Salem, Yasmine, souvenirs d'enfance». Montée dans le sous sol du Mama, l'œuvre rassemble une série d'objets anciens remis au goût du jour et auxquels l'artiste a ajouté une dose de féérie. Considéré comme l'un des plus grands designers africain, Medjber propose un voyage dans le passé avec des objets qui ont bercé son enfance. C'est en collaborant avec des artisans algériens, que l'artiste établi en France a réussi à faire de simple objets de véritables œuvres d'art, à l'image du piano à queue détourné et transformé en une sorte de papillon, des présentoirs au design ultra moderne et bien d'autres objets usuels, le tout dans un décor magique. Dans ce 6e Fiac, les visiteurs pourront découvrir d'autres œuvres signées par des designers d'ici et d'ailleurs, et cela jusqu'au 31 janvier 2015. W. S. M.