En visite à Constantine, samedi et hier, le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune, s'est rendu dans les différents chantiers de réalisation de logements, notamment ceux dits LPL qui entrent dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire, ainsi que d'infrastructures inscrites dans le programme de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 2015». Se voulant rassurant face à la chute du prix du pétrole, Abdelmadjid Tebboune a affirmé qu'elle «n'aura pas de répercussions négatives sur la réalisation des programmes d'habitat prévus durant le prochain quinquennat», a souligné le ministre au cours d'une réunion de travail avec les responsables, les élus et les opérateurs locaux, organisée à l'issue d'une visite de travail de deux jours dans cette wilaya. Le programme d'habitat décidé par les pouvoir publics, «destiné à venir à bout, d'ici au premier trimestre 2019, de la crise du logement en Algérie, sera réalisé dans sa totalité», a affirmé M. Tebboune, précisant que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a «ordonné la poursuite du processus de développement national dans tous les secteurs». L'Algérie a injecté jusqu'à aujourd'hui 63 milliards de dollars pour résoudre la problématique du logement, a indiqué le ministre, précisant qu'à la fin de 2012, le secteur du bâtiment avait consommé 235 milliards de dinars, contre 425 milliards DA en 2013 et une prévision de 650 milliards DA (environ 7 milliards de dollars) pour l'année en cours. Ces données financières «reflètent l'importance des investissements consentis par l'Etat dans le secteur du bâtiment», a ajouté M. Tebboune, précisant que son département «opère suivant une approche scientifique, fondée sur des chiffres exacts». Il a également fait savoir que l'Algérie compte 1,6 million de demandes «réelles» de logement, recensées dans toutes les communes du pays. Les autorités «satisferont une grande partie de ces demandes au fur et à mesure de la réception des 920 000 unités en construction à travers tout le territoire national, le reste, environ 720 000 demandes, le seront au titre du prochain quinquennat», a précisé le ministre, avant de relever que l'Algérie livre annuellement entre 250 000 et 300 000 logements, tous segments confondus. D'ici à 2015, aucun bidonville ne subsistera en Algérie, car il y va de la «préservation de la dignité du citoyen et de l'Algérie», a-t-il également indiqué, avant d'évoquer «le traitement du dossier de l'habitat précaire se trouvant sur des sites historiques comme les vieilles villes». Un dossier «spécial» qui sera traité et réglé de concert avec les citoyens concernés, a-t-il souligné. En visite sur les chantiers, le premier responsable du secteur de l'habitat était interpellé sur la persistance d'un phénomène que lui aussi juge inacceptable : des locaux commerciaux restent fermés dans certaines nouvelles cités. Les propriétaires ne sont pas tout à fait identifiés, encore moins l'activité. À ce propos, le ministre a donné instruction ferme d'agir différemment à l'avenir en ce qui concerne l'octroi de ces commerces. «Les avis d'adjudication des locaux réalisés dans les cités d'habitation doivent impérativement spécifier, dès janvier 2015, la nature de l'activité commerciale ou de service devant y être pratiquée», a-t-il affirmé à l'adresse des responsables de l'Office national de promotion et de gestion immobilière (Opgi), les services de la wilaya et ceux de la commune. Il leur a donné ordre de travailler en collaboration pour «établir dorénavant une liste précisant le nombre de commerces à réaliser dans une cité et le type d'activité projetée, en fonction des besoins exprimés, et ce, avant le lancement de l'avis d'adjudication». Tebboune a insisté, à l'occasion, sur l'importance de ces locaux dans le sens où ils doivent donner vie à la cité, créer de l'animation et assurer un service public. K. M.