De notre correspondant à Sidi Bel Abbès Mohamed Medjahdi «Nous avons pris conscience du réel problème et des dangers que représentent les déchets, à risque ou pas au sein de notre CHU», nous dit-on auprès de la direction générale du CHU de Sidi Bel Abbès. Dans cet établissement où l'environnement est respecté, le traitement des déchets se fait par incinération, conformément aux règlements. En matière d'élimination des déchets, le CHU de la wilaya de Sidi Bel Abbès est concerné, puisqu'il en produit, donc responsable de sa prise en charge. Soucieux d'une bonne hygiène pour la protection de la population, cet établissement a adopté, nous explique-t-on auprès de la direction, une politique visant à l'élimination rationnelle des polluants, laquelle demeure l'une des conditions essentielles du respect des règles d'hygiène. «Nous avons pensé à tout, même au risque de blessures par piqûres d'aiguille qui augmente considérablement quand les déchets sont jetés à l'air libre ou dans les décharges publiques», assure un agent de sécurité. Lors de notre enquête au sein de cette structure hospitalo-universitaire, le secrétaire général, M. Belkaïd, a affirmé que ce problème ne se pose pas à Sidi Bel Abbès, alors qu'un paramédical a affirmé connaître les circuits des déchets dans chaque service, dans tous les détails : tri, conditionnement, stockage, collecte… «A mon avis, l'ensemble des acteurs est conscient de ce problème.» Seulement, et selon le constat de certains, la direction doit planifier et adopter une politique à long terme avec des perspectives d'avenir en investissant dans la formation et dans les équipements pour une gestion efficace des déchets. En ce qui concerne les membres amputés, ces derniers sont enterrés selon les préceptes de l'islam, une fois que le médecin légiste a signé le rapport. «Les organes sont enterrés en présence des membres de la famille du malade», nous dit-on. Concernant l'incinération des déchets hospitaliers, le personnel chargé de cette tâche est équipé de combinaisons et de masques notamment. Seulement, les incinérations se font non loin du centre hospitalo-universitaire de Sidi Bel Abbès. Selon des témoignages, la pollution est engendrée par les fumées et les odeurs dégagées par les matières plastiques… A ce sujet, un médecin nous indique que, d'une façon générale, l'Algérie connaît un problème au plan de la gestion des déchets hospitaliers, qui sont, le moins que l'on puisse dire, traités comme les déchets ménagers, malgré les risques énormes de pollution. Les incinérateurs fonctionnent comme des brûleurs et dégagent des fumées toxiques. Notre interlocuteur a souligné que, durant l'année écoulée, on a sollicité des experts français dans le domaine. «Une rencontre a eu lieu à Alger, et des conventions de partenariat ont été signées.» En effet, selon certaines données, aucun CHU ne dispose de structures adéquates répondant aux normes internationales. Si les textes de loi et les décrets d'application sont très précis quant à la procédure à mettre en œuvre pour assurer la collecte, le transport et l'élimination des déchets de soins, les responsables doivent faire davantage d'efforts pour la protection de l'environnement et le bien-être de la population.