Photo : Riad De notre correspondant à Tlemcen Mohamed Medjahdi Dans les régions de Sidi bel Abbès et de Tlemcen, selon des sources hospitalières, quotidiennement des admissions se font au niveau des UMC, suite à des intoxications par l'eau. Bon nombre de médecins des deux CHU affirment que le risque de maladie microbienne associé à l'eau potable est actuellement un sujet hautement prioritaire chez les responsables de la santé. L'accent a été mis sur la nécessité de renforcer les lignes directrices relatives à la qualité de l'eau, des changements à apporter aux politiques de gestion des bassins hydrographiques, et de la nécessité d'assurer un meilleur traitement de la ressource. D'après eux, bien que les politiques rigoureuses adoptées par le secteur de la santé réduisent au minimum la possibilité d'une contamination par des approvisionnements en eau, le citoyen doit être vigilant. De nombreuses familles ont d'ailleurs été hospitalisées pour la typhoïde comme cela a été le cas lors de l'intoxication due à la consommation d'eau contaminée dans la commune d'Aïn Fezza, au début de mai dernier, où, rappelle-t-on, 26 cas ont été confirmés. Cependant, et devant les dangers des maladies à transmission hydrique, plusieurs journées d'étude, qui ont été organisées depuis mai dernier dans ces deux wilayas, ont révélé la prédominance des maladies liées à l'hygiène du milieu, et celles à transmission hydrique en particulier, notamment le choléra et la fièvre typhoïde. Ces rencontres ont été l'occasion d'interpeller les autorités locales les élus pour qu'ils prennent leur responsabilité, afin de préserver la santé des populations. La disponibilité et la qualité de l'eau sont des données indispensables pour la lutte contre les MTH, et les zoonoses. Ces journées d'étude avaient aussi pour objectif la sensibilisation du consommateur, d'une part, et, d'autre part, de tirer la sonnette d'alarme devant le phénomène de distribution d'eau par citerne, ou la consommation depuis des puits non contrôlés. Des médecins qui ont assisté à des séminaires ayant pour thème les MTH ont indiqué que ces maladies représentent, ces dernières années, un état endémique au point qu'on assiste à leur progression de façon préoccupante, sous forme d'épidémies sporadiques et cycliques n'épargnant aucune région du territoire national. Cette situation, a-t-on indiqué, est due à la dégradation de l'hygiène du milieu, à la vétusté du réseau d'approvisionnement en eau potable, à l'irrégularité de l'approvisionnement, et surtout au manque de vigilance dans l'application des règles d'hygiène élémentaires par le population. Cet état de fait provoque, nous dit-on, des cas de fièvre typhoïde et autres intoxications. Par ailleurs, devant le nombre d'enfants qui «se rafraîchissent» près des retenues d'eau stagnantes, les spécialistes affirment que ces lieux sont propices à la multiplication des mollusques, hôtes intermédiaires des MTH. Mais cela ne suffit pas à expliquer les brutales flambées épidémiques ou des situations d'hyperendémie. Si ces lacs pollués peuvent engendrer facilement des malades très graves, un autre problème est soulevé. Il s'agit des périmètres irrigués par les eaux usées qui portent également préjudice à la santé humaine. Même certains barrages devenus en cette saison de forte canicule le lieu de multiples activités : pêche, baignades, jeux des enfants… aggravent la situation sanitaire dans les wilayas de Tlemcen et de Sidi Bel Abbès. L'appel est lancé pour un contrôle, voire l'interdiction de fréquentation de ces lieux. Le remède efficace, selon nos interlocuteurs, réside dans un contrôle rigoureux de la part des responsables des directions de la santé et du contrôle de la qualité. Cela permettra d'éviter bien des souffrances et même des pertes humaines en cas de complication des MTH.