Lors de son procès à la cour d'Alger, le terroriste Kachniti Redouane a révélé qu'en 1996 il était avec le groupe de Djamel Zitouni, à Médéa (Djebel Bougara) où étaient emprisonnés les sept moines de Tibhirine et le groupe de Mustapha Kertali, dissident du GIA. Il a ajouté que les sept moines ont été enlevés dans la région de Tibhirine à Médéa sur ordre de l'émir de la Katiba d'Ouled Slama, et ont été séquestrés avec les éléments du groupe El Djazaara, dissident du GIA qui avait procédé à l'élimination de la majorité de ses membres. L'accusé a, en outre, révélé que le groupe de Djamel Zitouni a égorgé les sept moines juste après le début des opérations de ratissage de l'ANP et jeté leurs têtes par la suite à Médéa. Ces aveux apportent un nouvel éclairage sur l'affaire des moines de Tibhirine, qui alimente les chroniques de part et d'autres de la Méditerranée, et réduisent à néant les tenants de la thèse visant à faire croire à une bavure de l'Armée nationale populaire. Des thèses fantaisistes avaient couru. Les tenants de ces thèses affirmaient qu'un tir malheureux d'un hélicoptère des forces armées avait touché, malencontreusement, les moines. Ces aveux, dans l'enceinte d'un tribunal et lors de son procès, auront valeur de preuve pour ceux et celles qui doutent encore. Selon l'arrêt de renvoi, le terroriste a participé au milieu des années 90 à l'attaque contre un bâtiment des éléments des forces spéciales, à Ouled Slama, et un autre de l'ANP, à la cité Mazouni à Larbâa, où tous les locataires avaient été assassinés. Il a également participé à la mise en place d'un faux barrage sur la route reliant Souahat à Tablat, dans la wilaya de Médéa, où 8 citoyens ont été assassinés et 2 jeunes filles enlevées. Selon la même source, l'accusé a agressé, avec ses acolytes, des citoyens dans le village de Khams Djouamaâ de la commune de Bouskine (wilaya de Médéa), et assassiné 15 personnes outre l'enlèvement de deux jeunes filles qui ont, par la suite, été envoyées au groupe terroriste de Antar Zouabri. Les faits remontent au 5 novembre 2004, lorsque les services de la police judiciaire ont arrêté l'accusé appelé Chaib, à la cité Ismail Yefsah à Bab Ezzouar (Alger), avec le terroriste Noureddine Boudiaf alias Hakim «RPG», dernier des émirs du GIA, en possession d'armes à feu. Durant l'interrogatoire, l'accusé a déclaré appartenir à un groupe terroriste activant dans les wilayas du Centre et avoir rejoint les fiefs du terrorisme en 1995, ajoutant avoir participé à plusieurs actes terroristes, dont des guet-apens tendus aux éléments de la garde communale et de l'Armée nationale populaire (ANP), des attaques menées contre leurs casernes et l'assassinat de plusieurs d'entre eux. Il a participé également à des hold-up contre des magasins de téléphones portables et à l'assassinat de leurs propriétaires dans les villes de Lakhmis (wilaya de Aïn Defla) et Larbaâ (wilaya de Blida), et aux viols de femmes à Blida, Tipasa et Aïn Defla. Il a reconnu avoir participé aussi à plusieurs massacres commis dans le triangle de la mort (Médéa, Blida, Lakhdaria) lors de la décennie noire, qui ont fait des centaines de victimes. Le tribunal criminel près la cour d'Alger a donc prononcé une condamnation à perpétuité contre le prévenu. A. E./APS