L'Algérie poursuit son action de lutte contre le financement du terrorisme qu'elle mène à l'échelle mondiale. Après avoir réussi à rallier l'ONU et de nombreux pays à sa position concernant la criminalisation des paiements de rançons aux terroristes, Alger se prépare à accueillir, durant les prochains mois, une conférence de haut niveau sur le financement du terrorisme. Cette conférence «se penchera sur l'élaboration d'un projet de protocole additionnel à la convention sur le terrorisme qui sera soumis aux Nations unies», a indiqué, hier, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. M. Messahel qui s'exprimait lors d'une rencontre avec les ambassadeurs des pays de l'Union européenne (UE), rappellera que la tenue de cette conférence a été décidée, en septembre dernier à Nairobi, par le sommet du Conseil de paix et sécurité de l'Union africaine (UA). Le choix de l'Algérie pour organiser et abriter cette rencontre est conséquent aux positions que le pays a adoptées depuis sa confrontation avec ce fléau contre lequel il a mené, seul, une guerre sans merci, tout en essayant, en vain, de convaincre les capitales occidentales qui accueillaient des «porte-paroles» des groupes terroristes activant en Algérie comme des réfugiés politiques -certaines capitales avaient même envisagé l'établissement de liens politiques et économiques avec l'ex-FIS-, des risques de contagion, lesquels ne tarderont pas à se manifester confirmant le caractère transfrontalier du terrorisme, sur lequel l'Algérie n'a cessé d'alerter le monde. La lutte antiterroriste constitue un «axe majeur» de la diplomatie algérienne, dira fort à propos M. Messahel qui ajoutera que le retour à la stabilité et à la sécurité est «un impératif pour la relance du développement économique et social et pour la consolidation des processus de démocratisation en cours dans nos pays». Evoquant les derniers développements de la situation dans la région du Sahel et du Maghreb, le ministre délégué a rappelé le rôle que joue l'Algérie, en sa qualité de chef de file de la médiation internationale pour le règlement de la crise au Mali, précisant, à ce propos, qu'«un règlement, pour être durable, doit préserver l'unité et l'intégrité territoriale du pays et définir les règles d'une gouvernance rénovée à même de relancer le développement économique et social du pays». S'agissant de la crise libyenne, M. Messahel a souligné que «l'Algérie, à la demande des frères libyens, déploie des efforts pour rapprocher les points de vue des parties et préparer les conditions d'un dialogue inclusif, à l'exclusion des groupes terroristes reconnus en tant que tels par l'ONU». Il a indiqué que l'Algérie «est en contact avec des pays partenaires, aussi bien de la région que du monde, notamment les pays du voisinage, le Qatar, les Emirats arabes unis, la Turquie, les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni, l'Italie et la Russie, pour forger un consensus sur les contours d'une solution politique inter-libyenne négociée de sortie de crise». Les pays du voisinage, a-t-il ajouté, «se retrouveront jeudi prochain à N'djamena pour poursuivre leur concertation sur la crise libyenne». Les ambassadeurs des pays de l'UE, qui se sont félicités de cette rencontre, ont exprimé la disponibilité de leur organisation à appuyer les efforts de l'Algérie et à apporter une contribution pour favoriser le règlement des crises qui secouent la région et mettent en péril la stabilité et la sécurité en Méditerranée. R. C./APS