L'Etat islamique a encore frappé en Egypte. Plutôt branche locale, plus connue sous l'appellation d'Ansar Beït al-Maqdess qui a fait hier une dizaine de blessés, dans l'explosion de cinq bombes artisanales au cœur d'Alexandrie, la deuxième plus grande ville égyptienne. Ces nouvelles attaques à la bombe ont visé les «installations de la police» locale, en guerre depuis des mois contre les terroristes islamistes. Parmi les victimes, un civil a été grièvement blessé, a indiqué une source hospitalière et sécuritaire. La presse égyptienne a affirmé que les services de renseignements de la ville d'Alexandrie avaient été prévenus sur une éventuelle vague d'attentats. Selon le quotidien gouvernemental Al-Ahram, le général Amine Azzedine, en charge de la sécurité à Alexandrie, a déclaré que les charges explosives ont été déposées à proximité des commissariats de trois quartiers de la ville. Ces nouvelles attaques interviennent quelques jours seulement après les affrontements meurtriers qui ont opposé, dans le Sinaï, la police égyptienne à la branche locale de l'Etat islamique. Outre ces attaques à la bombe, Ansar Beït al-Maqdess ont revendiqué la décapitation de huit hommes, qu'ils accusaient de collaborer avec les services de sécurité égyptiens et israéliens. N'ayant pas les effectifs nécessaires et les moyens matériels et financiers, Ansar Beït al-Maqdess qui ont fait appel à Daesh (Etat islamique) sont partis à la conquête du Sinaï, frontalier avec Israël, dans l'objectif de créer un califat en Egypte. Mais au lieu d'une offensive spectaculaire, comme cela est le cas en Irak et en Syrie, cette branche de l'EI préfère opérer autrement, en perpétrant des attaques ciblées, souvent dirigées contre les services de sécurité égyptiens. En dehors de quelques affrontements directs, les terroristes d'Ansar Beït al-Maqdess usent des techniques de la guérilla urbaine pour terroriser aussi bien les hommes en uniformes que les civils. Cela complique leur traque par l'armée et la police égyptienne, sur le qui-vive depuis le putsch militaire de 2011, contre le président islamiste Mohamed Morsi, démocratiquement élu un an auparavant, après la chute de l'ancien régime de Hosni Moubarak. Les islamistes du Sinaï affirment d'ailleurs agir en représailles contre ce coup d'Etat qui a permis à l'armée de reprendre le contrôle du pouvoir, via l'élection de l'ancien général Abdel Fattah al-Sissi, dont une des premières décision était la dissolution de l'organisation des Frères musulmans et son inscription sur la liste des mouvements terroristes en Egypte. Malgré les condamnations de la communauté internationale, Al-Sissi a poursuivi sa politique de liquidation des Frères musulmans de la scène politique en procédant à plusieurs arrestations des cadres de ce mouvement, dont les militants ont replongé dans la clandestinité et d'autres ont décidé de prendre les armes et de rallier les groupuscules terroristes qui rêvent d'instaurer un Etat islamique en Egypte. L. M.