La 9e édition du Festival culturel local du théâtre professionnel de Guelma, qui se clôture aujourd'hui, se distingue par le fait de sortir du cadre intra-muros afin d'aller à la conquête du grand public et renouer avec l'alchimie qui existe entre le 4e art et les spectateurs, renouant ainsi avec l'antique esprit de la halqua. Les espaces publics de la ville de Guelma ressemblent depuis quelques jours à une immense scène grâce aux spectacles de théâtre de rue donnés dans le cadre du festival, rapporte l'APS. Ainsi les passants, écoliers sortant de leurs établissements, jeunes gens attablés sur les terrasses des cafés et autres automobilistes de passage constituent le public improvisé pour ces représentations qui ont conféré des airs de fête à l'antique Calama. Les comédiens de la troupe El-Aqdam El-khachabia ont investi la place du 8-Mai-1945, la place des Martyrs, l'esplanade de la maison de la culture et l'avenue Emir-Abdelkader pour offrir aux habitants de la ville des spectacles hors compétition dans ce festival qui met en lice six troupes de l'est du pays qui rivalisent pour une qualification à la prochaine édition du Festival national du théâtre professionnel, prévue en mai prochain à Alger. La troupe Biskra arts et les coopératives idées et art d'El-Eulma (Sétif) ont également animé des spectacles de rue à thématique sociale, transformant parfois le spectateur en comédien. Abdelouhab Tamhecht, de la compagnie Idées et art d'El Eulma, confie à l'APS que ces spectacles «rompent avec les pièces jouées dans des salles fermées et font davantage appel aux mimiques suggestives qu'à la parole, au décor ou à la musique que l'on retrouve sur les planches». Les pièces en compétition, Enasf Edayaâ (la moitié perdue) de la troupe des Artistes libres de Âzzaba (Skikda), El Haqiqa (la vérité), de la coopérative Espace Bleu de Batna, Thamene ayam el ousboue, (Le 8e jour de la semaine), de l'association du théâtre libre de Mila, El mazbala el fadhila (la décharge vertueuse) de la coopérative El Tadj de Bordj Bou Arréridj et Raks el kilab (La danse des chiens) de la maison de la culture de Khenchela seront départagées par un jury présidé par Djamel Saber et constitué de Souad Sebki, Samira Sahraoui, Amar Thaïri et Djamel Chadli. Le ton innovant et créatif de cette neuvième édition, qui se déroule au Théâtre régional Mahmoud-Triki de Guelma, a été donné dès l'inauguration du festival vendredi dernier, avec la pièce Ennasf Edayâa (La moitié perdue). Cette pièce d'une durée d'une heure dont le texte original est signé de Merouane Mansouri, avait remporté en décembre dernier, à Mila, le second prix Milo d'argent des Journées internationales du théâtre expérimental. La pièce traite du conflit intérieur auquel sont confrontés les personnes idéalistes qui vouent leur vie à un objectif, en consentant d'immenses sacrifices, mais qui se heurtent, au final, à la dure réalité. Par ailleurs, le rôle des associations et des coopératives dans l'animation du mouvement théâtral en Algérie est le thème central d'une série de communications proposées au public et comédiens, à l'occasion de cette 9e édition du rendez-vous théâtral. S. B./APS