La surabondance de l'offre et les chiffres relatifs à la production de pétrole de l'Arabie saoudite, qui s'est établie au niveau record de 10,3 millions de barils par jour en mars dernier, ont accentué davantage la pression sur les cours du brut. À Londres, selon les agences, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 58,41 dollars en milieu de journée, en baisse de 69 cents par rapport à la clôture de mardi. À New York, le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance perdait 1,13 dollar à 52,85 dollars. Ainsi, après une légère hausse en fin de journée de mardi, les cours repartent à la baisse, affectés particulièrement par la production saoudienne qui atteint son plus haut niveau depuis la mise en place en janvier 2002 d'un système de calcul de la production de brut et l'éventualité d'une nouvelle hausse des stocks de brut américain. Ainsi, en dépit des déclarations du ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Naïmi, selon lesquelles son pays est prêt à aider à faire remonter les prix du baril avec la coopération des pays Opep et non-Opep, le marché reste toujours insensible. La raison ? L'offre empêche encore toute tentative de remontée des cours. Car, en plus des 500 000 barils supplémentaires de l'Arabie saoudite enregistrés en mars dernier, des inquiétudes persistent encore sur un nouveau gonflement des stocks de brut américain après la publication des estimations, mardi dernier, de l'API (la fédération professionnelle American Petroleum Institute) qui a quelque peu calmé les ardeurs haussières du marché, selon des analystes. Ces derniers s'attendaient, en effet, à une nouvelle hausse des stocks de brut, de 3,25 millions de barils, mais à une baisse des réserves d'essence de 2 millions barils. L'API a fait état quant à lui d'une hausse des stocks de brut de 12,2 millions de barils aux Etats-Unis et de 1,2 million de barils à Cushing (Oklahoma, centre-sud du pays). «Les prix sont repartis à la baisse potentiellement à cause de prises de bénéfices et des commentaires du ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Naïmi, sur la production de pétrole du pays qui aurait atteint des niveaux record en mars», commentaient les analystes de JBC Energy, cités par les agences. «Malgré le rebond des prix de ces deux derniers jours il y a un gros problème avec l'offre de pétrole. Il y a trop de pétrole en comparaison à la demande», soutiennent les analystes de PVM. Face à cette situation, les pays exportateurs de brut tentent toujours d'inverser cette tendance baissière et réduire l'impact des prix sur leurs recettes. Des exportateurs, dont l'Algérie, ont entamé dernièrement des consultations en vue d'aboutir à une stabilisation des prix à des niveaux qui arrangeraient les pays producteurs et consommateurs. Des pays africains producteurs de pétrole ont également appelé, la semaine dernière à Abidjan, à une baisse globale de la production de l'or noir afin de stabiliser les cours sur le marché mondial, dont la chute impacte négativement leurs économies. S. B./Agences