Le partenariat entre les entreprises algériennes et étrangères était au centre des discussions entre le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), Ali Haddad, et les ambassadeurs d'Allemagne, de Grande-Bretagne et de Suisse en Algérie, a indiqué l'organisation patronale, jeudi dernier, dans un communiqué. Lors de sa rencontre avec l'ambassadeur d'Allemagne en Algérie, Gotz Lingenthal, le patron du FCE a souligné l'intérêt des entreprises algériennes pour le savoir-faire allemand émettant ainsi le souhait de «conclure des partenariats gagnant-gagnant», souligne le document. Considérant que l'Allemagne représente avec son industrie diversifiée, un «exemple» à suivre pour l'Algérie, le président du FCE a insisté, dans ce sens, sur le fait que le Forum était «prêt à jouer le rôle d'intermédiaire et œuvrer à intensifier la coopération économique entre les deux pays». Pour sa part, M. Lingenthal a souligné l'existence d'une volonté politique des deux pays d'améliorer la coopération économique, rappelant que les relations économiques bilatérales ont enregistré une «avancée considérable» depuis la création, sous l'impulsion de la chancelière Angela Merkel et du président Abdelaziz Bouteflika, d'une commission mixte qui se réunit régulièrement. Il a annoncé, à cette occasion, la visite en Algérie, du 11 au 13 mai prochain, du président de la Chambre arabo-allemande du commerce et d'industrie, Peter Ramsauer, qui sera accompagné d'une délégation composée d'une quinzaine de chefs d'entreprise. Par ailleurs, lors de son entrevue avec l'ambassadeur de Grande-Bretagne, Andrew Noble, M. Haddad a assuré que la Grande-Bretagne est un partenaire «important» pour l'Algérie, réitérant la disponibilité du FCE à accompagner les entreprises britanniques souhaitant investir en Algérie. Il a indiqué que les secteurs de coopération entre les deux pays sont multiples, citant ainsi les finances, la formation, l'agriculture et la sous-traitance. Le diplomate britannique a relevé, pour sa part, que «les entreprises anglaises méconnaissent le marché algérien et les opportunités qu'il recèle», et c'est pourquoi les deux parties ont plaidé pour la nécessité de renforcer les relations économiques entres les deux pays, notamment entre PME, selon le FCE. Avec l'Ambassadeur de Suisse, Berset Kohen Muriel, l'accent a été mis sur le rapprochement entre les entreprises algériennes et suisses connues pour leur savoir-faire dans certains secteurs tels que l'agroalimentaire et les biens d'équipement. Les deux parties ont également mis l'accent sur l'amélioration de la coopération via l'intensification des rencontres économiques. Outre les ambassadeurs, le FCE, faut-il le rappeler, a initié, au cours de ces derniers mois, un cycle de rencontres avec plusieurs institutions publiques, durant lesquelles ont été soulevés les problèmes de l'entreprise et de l'investissement. Ces rencontres ont été ainsi couronnées par l'adoption d'une série de propositions d'ordre économique. Les propositions du Forum, qui doivent être incessamment présentées au Premier ministre, sont axées autour de cinq volets principaux : le financement de l'entreprise, la fiscalité, l'environnement de l'entreprise, la politique nationale des prix et les subventions. Sur le plan fiscal, cette organisation suggère de lancer une «opération d'assainissement fiscal» devant permettre d'intégrer le secteur informel dans la sphère légale et de faire profiter, ainsi, l'économie des «sommes colossales» dissipées dans le «marché noir» en les drainant vers les banques. Le FCE préconise aussi de réduire à 5% le taux de l'impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS) pour les activités de biens et services, d'en exonérer les bénéfices réinvesti et de l'augmenter à 30% pour les activités d'importation de biens et services, alors que l'IBS est actuellement à 23% pour tout type d'activité. En outre, il suggère de créer un fonds d'investissements doté d'un capital équivalent à 10 milliards de dollars dans une première phase, qui sera chargé d'accompagner les investissements nationaux. Le Forum propose, par ailleurs, de réviser la politique nationale des prix et des subventions de façon à limiter ces subventions aux seules couches défavorisées. Selon les pronostics du FCE, son programme devrait se traduire par la réalisation d'un taux de croissance de 8% dans cinq ans, la création de 60 000 nouvelles entreprises chaque année et de deux millions d'emplois dans le secteur économique (industrie, agriculture, BTP et services). Il projette également d'augmenter la part du secteur industriel dans le PIB jusqu'à 15% dans les cinq années à venir avec une réduction de 10 milliards de dollars de la facture des importations. B. A./APS