Actuellement, une autre évaluation de l'Accord d'association Algérie-UE s'impose, d'autant que ledit accord a beaucoup plus profité à la partie européenne. C'est ce qu'a déclaré jeudi dernier à Bruxelles, le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, lors d'une conférence de presse, animée à l'issue de la 9e réunion du Conseil d'association Algérie-UE. Le chef de la diplomatie algérienne a précisé qu'aujourd'hui il faut s'attacher à l'esprit de cet accord en évoluant davantage et de manière déterminée dans le respect mutuel et l'équilibre des intérêts. «Nous pouvons faire des adaptations dans la mise en œuvre de ce document de telle sorte que les intérêts de l'Algérie soient pris en charge», a expliqué à l'APS M. Lamamra, en indiquant que les circonstances de la conclusion de cet accord en 2002 ne sont plus les mêmes aujourd'hui aussi bien en Algérie qu'en Europe. D'ailleurs, ces exigences ont constitué la ligne directrice des discussions tenues avec la partie européenne dans le cadre des dialogues politique et économique organisés lors cette session, a-t-il enchaîné, faisant savoir que la chef de la diplomatie européenne, Mme Federeca Mogherini, a montré beaucoup d'attention à la question du développement futur de ce partenariat, posée par l'Algérie. M. Lamamra a fait remarquer, dans ce sens, que la baisse des recettes douanières due au démantèlement tarifaire des produits importés des pays de l'Union ne s'est pas traduite pour autant par un accès des produits algériens au marché européen, pourtant prévu dans l'accord. «Il est clair que nous n'avons pas eu l'accès que nous souhaitons au marché européen. Il y a des barrières tarifaires et d'autres non tarifaires, il y a des écueils bureaucratiques et autres (obstacles) qui font que nos producteurs publics et privés n'ont pas pu réaliser le potentiel en matière d'exportation vers l'Europe», a-t- il constaté. S'y ajoute la faiblesse des investissements européens en Algérie, a encore relevé M. Lamamra, appelant les Etats membres de l'UE à promouvoir l'afflux des investissements productifs pouvant contribuer à l'émergence d'une économie algérienne diversifiée. Le ministre a également noté avec regret la réduction des parts de l'Algérie sur le marché gazier européen à environ 13%, alors qu'elle garantit un approvisionnement stable sur des bases commerciales. Jeudi, l'Algérie a relevé, dans sa déclaration sanctionnant la réunion du Conseil d'association, l'évolution de la relation de coopération avec l'UE, son premier partenaire dans la région, qui reste en deçà de ses ambitions. Elle s'est félicitée toutefois de l'acceptation de sa requête par l'UE pour la compensation des concessions tarifaires accordées aux nouveaux Etats-membres de cet espace économique, souhaitant aboutir rapidement à un compromis favorisant les exportations hors hydrocarbures sur le marché européen en guise de compensation. Ce compromis va traduire la volonté commune de rééquilibrage, un tant soit peu, des échanges commerciaux. B. A./APS L'Algérie et l'UE signent deux protocoles d'accord L'Algérie et l'Union européenne ont signé, jeudi dernier à Bruxelles, un accord-cadre de financement de près de 140 millions d'euros, destinés à financer des projets dans les secteurs de la justice, de l'emploi et à soutenir les actions de diversification de l'économie. Ce document a été paraphé par le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, et la Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Mme Federica Mogherini. Intitulé Cadre unique d'appui, ce mémorandum d'entente couvrira la période 2014-2017 pour financer, essentiellement, les actions entreprises dans le cadre de la réforme de la justice et la participation citoyenne, la diversification de l'économie et aussi celles liées au marché de travail et à la création d'emploi. Le montant de cette dotation financière oscillera entre 121 et 140 millions d'euros. M. Lamamra et Mme Mogherini ont également signé un deuxième protocole d'accord portant sur la participation algérienne aux programmes de l'Union européenne ouverts aux pays tiers. Cet accord cadre va établir les principes de cette participation, notamment aux programmes de transfert technologique et d'échange d'expertise.