Un bébé palestinien a été brûlé vif et ses parents et son frère gravement blessés lors d'une attaque de colons israéliens qui ont incendié leur maison en Cisjordanie occupée. Les Palestiniens ont tenu les autorités coloniales entièrement responsables de la mort du bébé en raison de l'impunité accordée pendant des décennies aux colons. Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a annoncé qu'Israël devra répondre de ce nouveau crime de guerre devant la Cour pénale internationale (CPI). «Nous préparons immédiatement le dossier qui sera soumis à la CPI.» Des centaines de Palestiniens ont manifesté à Ramallah, en Cisjordanie et à Ghaza. Plusieurs milliers d'autres personnes ont défilé dans le village de Douma, lieux de l'attaque près de Naplouse, lors des funérailles du bébé Ali Dawabcheh, dix huit mois, son petit corps enveloppé dans un drapeau palestinien. C'est à l'aube que des colons ont jeté des cocktails Molotov par les fenêtres, restées ouvertes en raison de la chaleur estivale, de deux maisons de Douma dans le nord de la Cisjordanie. Avant de s'enfuir, ils ont signé leur crime en dessinant une étoile de David sur les murs et écrit «le prix à payer» et «vengeance». Le bébé a été brûlé vif. Sa mère Riham, 26 ans, son père Saad et son frère Ahmed, quatre ans, ont été gravement blessés. La mère, avec des brûlures au troisième degré sur 90% du corps, le père sur 80% du corps et leur fils Ahmed, quatre ans, sur 60%, sont dans un état critique. Les colons et les extrémistes israéliens couverts et protégés par l'armée d'occupation se livrent à des agressions et des actes de vandalisme contre des Palestiniens et des lieux de culte musulmans et chrétiens. L'impunité contre leurs auteurs encourage ces actes de barbarie et de terrorisme. Les autorités d'occupation israéliennes font, en fait, semblant de condamner un acte grave commis par des colons qu'ils protègent et installent dans des constructions illégales et de nouvelles colonies. La direction palestinienne, par la voix de Saëb Erakat, numéro deux de l'Organisation de libération de la Palestine, a considéré qu'«on ne peut dissocier cette attaque barbare d'un gouvernement qui représente une coalition pour la colonisation et l'apartheid». Pour les ONG anti-colonisation ce genre d'agression de la part des colons est devenue «une véritable épidémie», justement du fait de «l'indulgence dont fait preuve le gouvernement (d'occupation) envers les violences anti-palestiniennes et les discours de haine». Certains chiffres restent ahurissants : 85,3% des plaintes de Palestiniens après des attaques de colons terroristes sont classées sans suite. Le mouvement de résistance Hamas a promis «une punition à la hauteur de ce crime» qui «fait des soldats de l'occupant et des colons des cibles légitimes partout». L'envoyé spécial de l'ONU au Proche-Orient s'est dit outré par cette attaque, et la Jordanie a condamné un «crime odieux». L'Union européenne a appelé «à la tolérance zéro pour les violences des colons». Un appel qui ne sera, comme d'habitude, pas entendu. M. B./Agences