Douze personnes ont été tuées, dont un Sud-Africain, et quatre libérées d'un hôtel, à Sévaré, dans le centre du Mali, au lendemain d'un raid mené par un commando dont les forces maliennes sont venues à bout après une intervention lancée dans la nuit. Le bilan des victimes est de cinq membres des Forces armées maliennes, cinq terroristes et deux étrangers. Il aurait pu être plus lourd, cinq autres étrangers figuraient parmi les personnes retenues dans l'hôtel Byblos de Sévaré, situé à plus de 620 km au nord-est de Bamako. Le fait que cet établissement accueille généralement des expatriés a fait penser à une grande opération de prise d'otages avec demande de rançon. Les opérations contre les preneurs d'otages à l'intérieur de l'hôtel ont été menées par les forces spéciales de la gendarmerie malienne, «avec le concours et l'assistance de partenaires» du Mali, selon le ministère malien de la Défense. Il est évident que l'armée française, présente sur le terrain au Mali, a participé à la mise hors d'état de nuire des assaillants. L'Afrique du Sud a confirmé la présence à Sévaré de trois de ses ressortissants, dont un a été tué. Un employé contractuel de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma) a été tué dans l'attaque, selon la Minusma. Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a réaffirmé le soutien des Nations unies au processus de paix au Mali. Cette attaque «n'affectera pas la détermination des Nations unies à accompagner le peuple malien dans ses efforts pour mettre en œuvre l'accord de paix», souligne l'ONU. Le Secrétaire général «appelle le peuple malien et les parties signataires de l'accord issu du processus d'Alger le 15 mai et le 20 juin 2015 à demeurer unis dans leur poursuite d'une paix juste et durable au Mali». Située à 12 km de Mopti, la capitale régionale, Sévaré est une ville stratégique, dotée du plus important aéroport de la région utilisé par les forces maliennes, les agents de la mission des Nations unies et aussi l'armée française. Mopti se situe à la lisière du vaste Nord malien, où ont été enlevés de nombreux Occidentaux. Cette région était tombée en mars-avril 2012 sous le contrôle de groupes extrémistes liés à Al-Qaïda - dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) - qui avaient profité de l'offensive des rebelles touareg contre l'armée pour s'imposer comme nouveaux acteurs dans la crise malienne. Depuis, les djihadistes ont été en grande partie dispersés et chassés de ces régions. Mais la situation reste néanmoins précaire et des pans entiers du territoire malien échappent toujours au contrôle des autorités maliennes. Deux attaques djihadistes début août ont causé la mort de 13 militaires maliens dans le Centre et le Nord. La crise malienne continue de faire l'objet de pourparlers entre différents mouvements belligérants et Bamako avec l'assistance de pays de la région. M. B./Agences