Les soupçons de corruption portent principalement sur les conditions d'attribution de plusieurs Coupes du monde ainsi que sur des contrats de marketing. Le 27 mai, sept responsables de la FIFA sont arrêtés à l'hôtel Baur au Lac, à Zurich, où ils s'apprêtaient à assister au 65e congrès de la FIFA, dans lequel doit se tenir l'élection à la présidence de la FIFA. Ils sont censés être extradés vers les Etats-Unis, soupçonnés d'avoir sollicité et reçu plus de 150 millions de dollars en pots-de-vin et rétrocommissions. Une opération policière simultanée a aussi eu lieu au siège de la CONCACAF à Miami. Le 17 septembre, la FIFA annonce que son secrétaire général, Jérôme Valcke, est démis de ses fonctions et qu'elle «demande une enquête de la commission d'éthique». Le 29 septembre, le président de la Confédération d'Amérique du Nord, d'Amérique Centrale et des Caraïbes (CONCACAF), Jack Warner, est suspendu à vie de toute activité liée au football par la commission d'éthique de la Fédération internationale. Celle-ci le reconnaît «coupable de différents actes répréhensibles de façon continue et répétée durant la période où il occupait différents postes de haut niveau à la FIFA et à la CONCACAF», et notamment d'avoir «proposé ou accepté des paiements illégaux». Le 24 septembre 2015, le ministère public de la Confédération, en Suisse, a ouvert une procédure pénale contre Sepp Blatter pour soupçon d'un «paiement déloyal» de deux millions de francs suisses en faveur de Michel Platini, ainsi que d'avoir signé un contrat défavorable à la FIFA avec l'Union caribéenne de football. Les deux hommes forts de la FIFA (Blatter et Platini) sont suspendus par l'instance mondiale. Bien qu'étant officiellement une association à but non lucratif, la FIFA brasse un chiffre d'affaires très important du fait de l'organisation des compétitions et de leur sponsoring. En 2013, la FIFA génère 1,3 milliard de dollars de chiffre d'affaires, et dispose de réserves évaluées à 1,4 milliard de dollars. D'autre part, des soupçons entourent toujours l'attribution de l'organisation du Mondial-2022 au Qatar, ainsi que l'attribution de l'organisation de la Coupe d'Afrique-2017 au Gabon, alors que l'Algérie était partie favorite pour abriter cet événement continental. Des soupçons entourent aussi l'organisation du Mondial-2006, en Allemagne, et celui de 2010 en Afrique du Sud. Cependant plusieurs spécialistes estiment qu'il existe un véritable bras de fer entre les Etats-Unis et la FIFA actuellement, les Américains n'ayant pas encore digéré l'attribution de l'organisation de la Coupe du monde 2018 à la Russie. Il existe un conflit politico-sportif entre ces deux parties (FIFA-Etats-Unis). Par ailleurs le controversé Issa Hayatou, patron du football africain, a été désigné président par intérim de la FIFA après la suspension Blatter et Platini. Les candidatures sont closes depuis minuit pour l'élection à la présidence de la FIFA et huit prétendants, dont deux poids lourds: le cheikh Salman et Gianni Infantino, n°2 de l'UEFA, qui a lâché au dernier moment son président Michel Platini. Le Suisse Infantino et le cheikh bahreini Salman -qui semblent désormais les deux favoris-, le Sud-Africain Tokyo Sexwale, le prince jordanien Ali, le Français Jérôme Champagne, le Libérien Musa Bility, le Trinitéen David Nakhid et Platini, toujours suspendu par la FIFA sont en lice pour la succession du président démissionnaire Joseph Blatter. Le scrutin est très ouvert, et jamais autant de candidats ne s'étaient présentés. Qui sera le prochain président de cette instance tant convoitée par le milieu du football mondial ?, nous le saurons après les élections... A. K.