Les grandes manœuvres ont débuté dès la clôture du délai de dépôt de candidatures à l'élection au poste de président de la FIFA fixée au 26 février prochain. Lundi à minuit, sept dossiers de candidature ont été enregistrés au niveau de la FIFA. Les sept hommes en course sont le Suisse Gianni Infantino, secrétaire général de l'UEFA, le Bahreïni Salman Ibrahim Al Khalifa, vice-président de la FIFA et président de la Confédération asiatique de football (AFC), Ali le prince jordanien, le Sud-Africain Tokyo Sexwale, le Trinitéen David Nakhid, le Français Jérôme Champagne (ancien secrétaire général de la FIFA) et Musa Bility, président de la Fédération libérienne de football. Depuis hier, ces hommes ont pris leur bâton de pèlerin pour aller présenter leur programme de candidat à la succession de Joseph Sepp Blatter. Trois d'entre eux — le prince Ali, Gianni Infantino et Tokyo Sexwale — ont posé leurs bagages au Caire, siège de la Confédération africaine de football (CAF), et rencontré son président, Issa Hayatou, qui assure la présidence de la FIFA, et les membres du comité exécutif de la CAF pour tenter de convaincre les dirigeants du football africain de soutenir leurs candidatures respectives. Avec ses 54 voix, l'Afrique est la confédération la plus importante en matière de voix, loin devant l'Amérique du Sud, la Conmebol (10), l'Océanie, OFC (11), la Confédération d'Amérique du Nord et centrale et des Caraïbes, Concacaf (35), l'Asian Football Confédération, AFC (46) et l'UEFA (53). Le Caire est donc un passage obligé pour tous ceux qui veulent récolter des voix. Les dignitaires de la CAF ont entendu leurs hôtes et pris note de leur programme et de leurs engagements, en attendant la visite des autres candidats. Le carrousel entre les sièges des Confédérations va durer plusieurs semaines. Mais il ne faut pas s'attendre à grand-chose ou à des changements importants de la part de dirigeants qui ont cautionné le système Blatter depuis que ce dernier s'est emparé de la FIFA. Aucun d'entre eux n'aura la possibilité de modifier en profondeur le fonctionnement de l'instance. La preuve, le Brésilien Zico, qui avait annoncé qu'il allait se présenter à l'élection du 26 février 2016, n'a finalement pas pu obtenir le parrainage de cinq des 208 fédérations affiliées à la FIFA. Même la fédération de son pays, le Brésil, la CBF, s'est abstenue de lui donner son parrainage de crainte de «représailles» des parrains de la FIFA. Rien ne changera sous le soleil de la FIFA tant que tous ceux qui sont impliqués directement et indirectement dans les scandales agitent le sport roi.