Le commandement de la Gendarmerie nationale, décidé à persécuter les barons du crime organisé, «veille de manière périodique à l'actualisation de ses plans de lutte contre la criminalité transfrontalière». À Tlemcen, où il se trouvait hier pour une visite d'inspection, le commandant de ce corps de sécurité a affirmé que «la Gendarmerie nationale œuvre à adapter sur le terrain ses unités chargées du contrôle du territoire et de la surveillance des frontières, ainsi que ses groupements, brigades et sections territoriaux et à développer leur performance en matière de lutte contre le crime organisé transfrontalier qui connaît des mutations selon les situations, notamment sécuritaires dans la région du Sahel». En fait, il est question pour la gendarmerie d'actualiser en permanence sa stratégie de lutte contre le crime organisé et cela à travers un déploiement étudié et renouvelé de la ressource humaine dans le cadre des missions de surveillance des frontières, la modernisation des moyens de travail et les dispositions tactiques. Cette actualisation porte également sur la mise en place de structures de contrôle du territoire selon une stratégie prenant en considération plusieurs facteurs et paramètres géographiques et urbanistiques. En marge de sa visite d'inspection, le général-major Menad Nouba a assisté au coup d'envoi de l'entrée en service d'une brigade de recherche spécialisée dans les enquêtes criminelles et judiciaires à Maghnia. Cette brigade a été créée justement dans le cadre de l'actualisation de la lutte. D'ailleurs le choix de la ville n'est pas fortuit, puisque dans les régions de l'Ouest il a été constaté une multiplication des différentes filières du crime organisé (trafic de drogue, contrebande, trafic d'armes, immigration clandestine...), malgré un travail sans relâche des éléments de la gendarmerie. La brigade a été mise en place à proximité de la bande frontalière, sur le territoire de compétence des gardes frontières de Tlemcen afin de lutter contre la criminalité transfrontalière, qui englobe la contrebande et le trafic international de drogue provenant du Maroc. Il est attendu de cette brigade d'intensifier les investigations préventives contre le crime organisé transfrontalier, surtout le trafic de kif traité dont les saisies représentent des chiffres effarants, 31 tonnes rien qu'aux frontières ouest du pays depuis le début de l'année en cours. Il faut dire que tout au long de la semaine écoulée, le général-major Menad Nouba a effectué plusieurs sorties sur le terrain à l'ouest du pays. Il avait, à l'entame de sa tournée, réuni les responsables des wilayas concernés pour les exhorter à mettre plus de pression sur les réseaux de trafic de drogue. Il avait même exigé des sections de recherche (Srgn) plus d'efficacité sur le terrain après le renforcement des moyens et des unités opérationnelles. Toujours dans le cadre de la lutte contre la contrebande, notamment celle du carburant, le commandement de la gendarmerie a renforcé les équipes du GGF avec de nouvelles unités. À Sidi Bel Abbès, le nouveau patron de la gendarmerie a inauguré une section de sécurité et d'intervention de la Gendarmerie nationale basée dans la commune de Sidi Khaled. La mise en service de cette section rapide s'ajoute à deux autres sections déjà opérationnelles dans les communes du chef-lieu de wilaya et à Rdjem Demouche. Une section est composée de gendarmes hautement qualifiés et entraînés et leur vocation est multiple, notamment la répression du crime, la neutralisation de tout ce qui est délinquant sur la voie publique et la lutte antiterroriste. Il est à préciser qu'il existe entre 3 à 5 sections rapides par wilaya, et un total de 300 à travers le territoire national. «Elles sont en phase d'être généralisées au niveau de l'extrême sud du pays, en même temps que l'intensification de leur présence à travers les wilayas du Nord pour plus d'occupation du terrain et de couverture sécuritaire», est-il affirmé au niveau de ce corps de sécurité. Notons enfin que les sections de sécurité et d'intervention (SSI), les brigades de recherche et d'investigation et les unités d'intervention et des gardes-frontières en faction dans l'ouest algérien ont été renforcées, au cours des neuf premiers mois de l'année 2015, en moyens humains et matériels en vue d'intensifier leur présence sur le terrain. H. Y./APS