L'association nationale Iqra s'était vue décerner en 2014 le prix Unesco-Confucius d'alphabétisation qui récompense les institutions et les organisations luttant contre l'illettrisme des adultes et des jeunes déscolarisés en milieu rural, valorisant en particulier, s'agissant de l'Algérie, les projets ciblant les femmes et les jeunes filles. Un drôle de prix dans un pays d'Afrique, musulman qui plus est, où le pourcentage des étudiants universitaires est largement en faveur de la gent féminine. Cette excellente initiative devrait s'accompagner de structures de contrôle de l'efficacité de ce genre de centre étant donné les décalages observés selon les régions. On peut conclure que les résultats divergent en fonction des compétences et du sérieux des responsables locaux. Un centre du même type, à Sebdou dans la wilaya de Tlemcen, visité par une de nos correspondantes, n'avait pour vocation que d'exister, et dont la seule utilité était d'accorder aux responsables locaux un certain mérite. Les femmes inscrites n'apprenaient cependant pas grand-chose. En revanche dans la commune de Djemâa Saridj dans la wilaya de Tizi Ouzou, un centre d'alphabétisation des femmes d'un certain âge leur a permis d'apprendre de façon très efficace à lire et écrire, grâce notamment à l'apport d'enseignants universitaires à la retraite. Cette nouvelle structure est opérationnelle à la faveur de la collaboration d'un opérateur privé de téléphonie mobile qui a contribué, dans le cadre d'un partenariat avec l'association Iqra, à la fourniture d'équipements informatiques et de couture. Il serait intéressant de découvrir dans quelle mesure la couture s'inscrit dans les efforts d'alphabétisation ! Un centre réhabilité, permettra d'accueillir un grand nombre d'apprenantes de la daïra d'El Milia, qui s'est illustrée en matière de lutte contre l'analphabétisme, a-t-on indiqué de sources locales. Lors de la cérémonie d'ouverture, l'accent a été mis sur les efforts déployés par la wilaya de Jijel en matière d'alphabétisation au cours de ces dernières années, conduisant des milliers de femmes et d'hommes illettrés à rejoindre les bancs des classes d'alphabétisation. D'ici quelques années, les anciennes générations auront disparu, tandis que les jeunes générations auront bénéficié de l'école gratuite qui a quasiment éradiqué l'analphabétisme (78% de la population algérienne est alphabétisée). Les initiatives des autorités publiques devraient également se focaliser sur l'interdiction d'émissions de télévision visant à attaquer l'Université publique, tel le reportage d'Ennahar TV de l'an dernier, dont les néfastes conséquences ont été subies par les jeunes étudiantes issues d'un milieu rural et vivant dans les campus. Nombreuses ont été celles dont les parents ont décidé de les priver de ce droit fondamental, qui ressemble à un luxe dans certaines régions du monde. N. B. M.