Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a plaidé pour l'envoi de troupes au sol arabes et syriennes qui combattraient le groupe Daech après avoir trouvée une solution politique consensuelle en Syrie. «Tout le monde sait que si on ne peut pas trouver de troupes au sol prêtes à s'opposer à Daech ce conflit ne pourra pas être gagné complètement avec les seules frappes aériennes», a concédé Kerry à Belgrade lors d'une réunion ministérielle de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (Osce). Kerry affirmera qu'il pensait à des troupes «syriennes et arabes» et pas occidentales, même si les forces spéciales américaines annoncées pour être envoyées sur le terrain syrien font polémique. La participation de l'armée gouvernementale syrienne est désormais évoquée dans d'éventuelles coalitions futures contre Daech. Une évolution de taille dans cette guerre syrienne mettant aux prises des acteurs directs et indirects. «Si nous parvenons à mettre en place une transition politique nous allons permettre à toutes les nations et entités de se rassembler. L'armée syrienne, ensemble avec l'opposition (...) Les Etats-Unis, ensemble avec la Russie et d'autres, iront combattre Daech», a fait remarquer le responsable américain prédisant une victoire inéluctable contre les djihadistes devenu désormais «l'ennemi commun». «Imaginez seulement à quelle vitesse ce fléau serait éliminé, en l'espace de quelques mois littéralement, si nous étions capable de parvenir à cette résolution politique», a fait valoir le chef de la diplomatie US. La transition politique est également évoquée comme un passage obligé pour toute solution à la crise. «Si on réussit une transition politique et qu'elle est soutenue par le peuple syrien et les groupes d'opposition, alors oui, le combat contre Daech pourra être plus efficace», ajoutera un diplomate américain. Mercredi à Bruxelles, John Kerry avait réclamé aux alliés de l'Otan d'intensifier leurs efforts dans la lutte contre Daech saluant au passage «l'engagement de la Russie en Syrie» et plaidant pour qu'elle y joue un rôle «constructif». Ce discours conciliant s'installe probablement dans la perspective de négociations politiques futures. Les grandes puissances dont les Etats-Unis, la Russie, l'UE, l'Iran, la Turquie et l'Arabie saoudite ont relancé fin octobre à Vienne un processus diplomatique pour tenter de trouver une solution politique à la tragédie syrienne. Cette dernière a causé au moins 250 000 morts depuis 2011 et reste toujours sans issue. Les membres du «Groupe international de soutien à la Syrie» ont fixé un calendrier qui prévoit une rencontre d'ici le1er janvier entre représentants de l'opposition syrienne et le régime, un cessez-le-feu, la formation d'un gouvernement de transition dans les six mois et l'organisation d'élections d'ici 18 mois. La prochaine réunion sur la Syrie, sous le format de Vienne, se tiendra à New York, a annoncé le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. Très probablement le 18 décembre. M. B./Agences