Cela a rassuré un tant soit peu les militants du parti, notamment ceux de la région de Aïn El Hammam et d'At Yahia, qui avaient exprimé leur frustration devant ce qu'ils considéraient comme une prise en main par l'Etat des funérailles de leur leader. La dernière démarche des structures du FFS est venue «au bon moment» pour mettre fin à ce qui était perçu comme des interférences de l'Etat dans l'organisation des obsèques nationales de Hocine Aït Ahmed. Selon Farid Bouaziz, premier secrétaire fédéral du FFS à Tizi Ouzou, désigné premier responsable des funérailles, si l'Etat a un rôle à jouer dans les obsèques, il se limitera au volet sécuritaire puisque la région est appelée à accueillir des personnalités nationales et étrangères, le jour de l'inhumation, vendredi prochain. D'ailleurs, la décision prise par les pouvoirs publics d'en faire des obsèques nationales, eu égard à la stature de Hocine Aït Ahmed, a mené les responsables de l'Etat à mobiliser tous les moyens pour lancer des travaux d'élargissement de chaussées, de nettoyage et d'aménagement. L'intervention de l'Etat se limite là, dit Farid Bouaziz, rencontré hier matin au siège fédéral du parti à Tizi Ouzou. De toute façon, les responsables du FFS font des propositions à la famille de Hocine Aït Ahmed à qui revient toujours le dernier mot, affirme-t-il avant de donner certaines informations concernant les funérailles de vendredi prochain. Seulement certaines informations, car rien n'est encore précis pour certains volets. Précisant que la dépouille de la grande figure du mouvement national et du combat démocratique arrivera jeudi prochain à l'aéroport d'Alger, l'accueil sera populaire, et que la veillée funèbre aura lieu le soir même au siège national du parti, le responsable local du FFS affirme que l'idée de faire des haltes, vendredi matin, à Boumerdès et à Tizi Ouzou est en discussion. Farid Bouaziz apportera un correctif à une information faisant état de la mise en terre du défunt au cimetière du village, situé à quelques 800 mètres de la maison familiale et du mausolée de son grand-père, Cheikh Mohand Oulhocine. Hocine Aït Ahmed sera bel et bien enterré aux côtés de sa mère devant l'entrée du mausolée en question, à deux pas de la maison familiale, et selon ses dernières volontés. L'exiguïté de l'endroit a fait que le père de la lutte pour les libertés sera enterré dans la tombe de sa mère, décédée en 1983 sans que le défunt ait la possibilité d'assister à son enterrement, et ce, suite à une décision prise par sa famille. Farid Bouaziz fera savoir également que le FFS et la famille Aït Ahmed ont décidé d'intégrer les villageois dans le comité d'organisation des funérailles. D'ailleurs, ils en ont été informés lors d'une réunion tenue samedi dernier au village d'At Ahmed. Le jour de l'enterrement, l'accès des véhicules au village sera interdit. La dépouille mortelle du dernier des chefs historiques sera acheminée vers une grande aire aménagée au lieudit Tisirt n Chikh, située à deux kilomètres du village. De là, elle sera transportée par des piétons vers le village qui l'a vu naître un certain 20 août 1926. Selon notre interlocuteur, plusieurs villageois ont exprimé le vœu de mettre leurs habitations à la disposition des invités du FFS qui feront le déplacement vers le village la veille de l'inhumation. Ainsi, l'organisation commence désormais à prendre forme de façon claire pour faire des obsèques du héros national des funérailles populaires comme il l'a souhaité. Les pouvoirs publics connaissent donc les limites de leur champ d'intervention pour Farid Bouaziz, selon lequel, la présence de l'Etat à ces obsèques était normale, vu la qualité de beaucoup de personnalités attendues pour l'occasion. M. B.