Photo : Riad Par Youcef Salami Réchauffement des marchés pétroliers depuis quelques semaines. C'est la conséquence des réductions successives opérées depuis septembre 2008 par l'OPEP. S'agit-il d'une bonne reprise des cours ? L'orage est-il passé ? Dans un éditorial intitulé les Restrictions de l'offre enrayent la chute des prix, Nicolas Sarkis, directeur de Pétrole et Gaz arabes met en exergue le fait que la diminution de l'offre observée aussi bien du côté des pays de l'OPEP que de certains autres exportateurs, semble avoir commencé à porter ses fruits pour ce qui se rapporte aux prix. «Le prix moyen de brut a franchi, le 22 janvier dernier, la barre des 40 dollars en s'inscrivant à 40,31dolalrs, soit une progression de 0,77 dollar par rapport à son niveau de 39,54 dollars la veille», écrit-il. «Les premières indications disponibles sur l'évolution de l'offre pétrolière mondiale, depuis le début de cette année, montrent clairement, que dans l'ensemble, les pays membres de l'OPEP sont bien déterminés cette fois à respecter les engagements de réduction de la production pour enrayer la baisse des prix», constate Nicolas Sarkis, en précisant que les opérateurs sur les marchés physiques tout comme les sociétés de transport maritime sont unanimes pour souligner que la réduction de la production de l'OPEP se fait déjà sentir sur le marché. Le magazine PGA, édité à Paris, rappelle que «les baisses de production décidées par l'organisation pétrolière, à l'issue de ses trois réunions de septembre, novembre et décembre 2008, s'élèvent au total à 4,2 millions barils par jour.» Il souligne également la baisse de production d'autres régions du monde comme la Russie, la mer du Nord, le Mexique ou encore la Norvège. «Mais, tout n'est pas rose, en dépit de ces facteurs haussiers, le redressement des prix se heurte encore à une forte résistance provoquée essentiellement par le niveau élevé des stocks, estimés à 2 650 millions de barils dans les pays de l'OCDE, à la fin de décembre dernier, et par une baisse de la demande mondiale estimée à 1 million de barils par jour et les perspectives encore moroses de l'économie mondiale», note Nicolas Sarkis dans son écrit. Pour lui, il faudra encore aux pays exportateurs de pétrole beaucoup d'efforts et beaucoup de temps pour ramener les prix du pétrole au niveau souhaité de quelque 70 dollars le baril. «Cet objectif pourrait être progressivement atteint d'ici 2010 si les restrictions de production étaient suffisantes et si l'OPEP était bien décidée à respecter ses engagements», estime-t-il. En appliquant scrupuleusement les mesures de réduction, l'organisation pétrolière affirme qu'elle respecte ses engagements, qu'elle a de l'influence sur les marchés et qu'elle maintient la cohésion en sons sein. L'OPEP se réunira en conférence ordinaire le 15 mars prochain à Vienne, et il est fort probable qu'elle abaissera ses quotas. Son secrétaire général, le Libyen Abdallah el Badri a déclaré, jeudi dernier depuis Davos, que l'organisation n'hésitera pas à réduire sa production, en 2009, si la demande poursuivait son déclin. Le responsable s'est dit, par ailleurs, confiant que les réductions annoncées seraient appliquées par les pays membres.