L'introduction de licences d'importation va prendre effet d'ici deux jours, ciblant, dans un premier temps, trois produits lourds (véhicules légers, ciment et rond à béton), a indiqué, hier, le directeur du suivi des accords commerciaux au ministère du Commerce, Saïd Djalab, sur les ondes de la radio nationale. Le responsable a ajouté que les produits retenus ont fait «consensus» lors des travaux du comité interministériel, tenu dimanche dernier. Le comité est composé de représentants des ministères de l'Industrie, de l'Agriculture ainsi que des directions des impôts et des Douanes. M. Djalab explique que le choix s'est porté sur ces trois produits en raison de leur poids financier important dans la balance des paiements de l'Algérie. Concernant, en particulier, les véhicules, il rappelle à titre indicatif que leur importation s'est chiffrée, en 2014, à 4,8 milliards de dollars chutant, en 2015, à 3,9 milliards de dollars. Pour ce qui concerne les ronds à béton, il indique qu'ils ont coûté 1,8 milliard de dollars, en 2014, une somme ramenée à 1,2 milliard de dollars en 2015. «Les baisses des exportations sont estimées à 40%, et à 12% pour les importations», indiquera le responsable qui a révélé que, fin novembre dernier, les importations ont atteint 47 milliards de dollars, soit une réduction de 6 milliards de dollars par rapport à l'année 2014 où le coût des importations a atteint les 53 milliards de dollars. «Nous sommes en train de réduire la facture des importations. On a économisé 6 milliards de dollars en 2015», a-t-il ajouté. «Nous avons constaté une baisse des importations en 2015. Ainsi, pour les véhicules, nous avons économisés 1 milliard de dollars, le rond à béton une économie de 600 millions de dollars a été réalisée, pour le ciment 150 millions de dollars, pour la poudre de lait 700 millions de dollars, pour le maïs 200 millions de dollars, pour le tourteau de soja 300 millions de dollars. Il faut prendre en charge la substitution aux importations mais il faut qu'il y ait une production nationale», dira M. Djalab. «Toutes les actions de réduction des importations seront appliquées en faisant en sorte de ne pas perturber le marché et de leur substituer progressivement une production locale au titre des opérations de diversification de l'économie entreprises par l'Etat. Notre but est de produire au lieu d'importer», ajoutera-t-il. L'invité tient à avertir, par ailleurs, les opérateurs économiques que la domiciliation bancaire ne sera, désormais, validée qu'après la réception, en Algérie, des marchandises autorisées à être importées. D'autre part M. Djalab a affirmé que «la liste reste ouverte, d'autres produits pourront venir s'ajouter aux trois produits retenus, plusieurs produits sont en étude. Nous sommes en train d'étudier la possibilité d'ajouter d'autres produits notamment agricoles (aliment de bétail, viandes, maïs et tourteau de soja), des produits industriels pourraient s'ajouter également à la liste (produits cosmétiques, bois, engins...). Ce travail n'est pas encore terminé, il y a un travail d'analyse qui se fait pour choisir les produits qui seront soumis à la licence d'importation». Dans ce sens, il annonce que les membres du comité interministériel se sont rencontrés, hier, pour poursuivre l'établissement de la liste des autres produits devant être soumis à licence. M. Djalab a fait savoir qu'à partir d'hier un avis aux opérateurs économiques est lancé contenant la liste des trois produits retenus, et déterminant aussi les conditions de dépôt du dossier de demande de licence. Les opérateurs sont invités à déposer leurs dossier au niveau de la direction du commerce de la wilaya, les pièces à fournir sont le formulaire de demande de licence désignant le produit avec sa position tarifaire et la quantité demandée, la facture pro forma pour indiquer le prix et la valeur, la mise à jour de la Cnas et Casnos, ainsi que la situation fiscale de l'opérateur. Le dossier passe ensuite au niveau du ministère du Commerce où un secrétariat technique a été mis en place qui va préparer le travail pour le comité. Pour la répartition des quotas, l'intervenant dira que «nous allons travailler sur la base du commerce traditionnel, nous avons l'historique des trois dernières années de chaque opérateur. Les trois principes sur lesquelles on travaille c'est la transparence et la publication de tout ce qui se fait, la non discrimination pour une répartition équitable, et le droit de recours pour les opérateurs qui voient leurs demandes refusées». il a indiqué que «tous les opérateurs seront éligibles aux quotas, il n'y aura plus de monopole. Nous avons la liste des opérateurs, dans l'ancien système Fifo c'était le premier arrivé premier servi, aujourd'hui avec le dispositif des licences d'importation tous les opérateurs sont éligibles, même les nouveaux opérateurs». A. K.