L'institution multilatérale fera remarquer que la croissance positive du Produit intérieur brut réel (PIB) du pays se fera dans une conjoncture de baisse des cours de pétrole. Outre la révision à la hausse de la croissance de l'année dernière, le même rapport relève aussi la stabilité du taux de chômage qui se maintiendra au même niveau que celui enregistré en 2010. Mais, en dépit de ces projections positives, l'institution de Bretton-Woods tient à attirer l'attention sur les effets de la dégringolade des prix de pétrole et la multiplication des conflits dans la région Afrique et Moyen-Orient (Mena), lesquels représentent des risques sérieux qui pourraient affecter la paix sociale. Sur le plan économique, la région devrait, néanmoins, connaître une croissance supérieure à 5%. Les prévisions de la BM parlent, en effet, tablent sur 5,1% de croissance. Un bond qui serait dû en partie au retour de l'Iran sur le marché pétrolier après la levée des sanctions économiques qui planaient sur le pays. La banque prévoit aussi pour la région un renforcement de l'activité dans d'autres pays exportateurs de pétrole, «surtout dans l'hypothèse d'une stabilisation des prix du pétrole». Le rapport de la BM relève, par ailleurs, une baisse, pour la première fois depuis 2009, de la croissance économique en Afrique subsaharienne. Elle devrait tomber à 3,4% en 2015, contre 4,6% en 2014. L'institution multilatérale explique ce recul par la baisse des prix des matières premières, du ralentissement de l'économie des principaux partenaires commerciaux, de graves insuffisances sur le plan des infrastructures, de l'instabilité politique et de la pénurie d'électricité. Pour les pays émergents, le rapport souligne que «le ralentissement simultané des économies de la plupart des principaux pays émergents fait obstacle à la réalisation des objectifs consistant à réduire la pauvreté et à promouvoir une prospérité partagée dans la mesure où ces pays ont beaucoup contribué à l'expansion mondiale au cours de la dernière décennie». Ainsi, les répercussions de la faiblesse des économies émergentes entraveront la croissance des pays en développement et menacent de compromettre les progrès difficilement accomplis pour sortir les populations de la pauvreté. Dans ce sens, président du Groupe de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, a affirmé que «dans le monde, plus de 40% des pauvres vivent dans des pays en développement dont la croissance s'est ralentie en 2015». Il préconise pour ces pays d'«axer leurs efforts sur le renforcement de leur capacité à résister à l'affaiblissement de la conjoncture économique ainsi que sur la protection des plus vulnérables. La mise en œuvre de réformes dans le domaine de la gouvernance et du climat des affaires peut avoir un impact positif substantiel, susceptible de compenser les effets d'un ralentissement de la croissance d'économies plus importantes». Dans d'autres régions du monde, la BM fait état d'un ralentissement de la croissance en Chine et la récession persistera en Russie et au Brésil. En revanche, la conjoncture devrait être favorable en Asie du Sud, principalement sous l'impulsion de l'économie indienne. Dans ses perspectives pour l'économie mondiale, la BM prévoit une croissance du PIB mondial de 2,9% contre 2,4% en 2015, soutenu par la reprise dans les pays développés. S. B./APS