Les monarchies arabes, Arabie saoudite en tête, et les Etats-Unis sont des alliés historiques, mais ils sont en profond désaccord à propos du retour sur la scène internationale de l'Iran grâce à l'accord nucléaire scellé en juillet 2015 et mis en œuvre depuis une semaine. Riyad redoute qu'un éventuel dégel entre Washington et Téhéran se fasse à son détriment. Mais les Américains se défendent officiellement de tout projet de réconciliation avec l'Iran maintenant un discours anti-iranien particulièrement revêche Le secrétaire d'Etat américain John Kerry tente à Riyad de rassurer ses alliés du Golfe inquiets d'un hypothétique rapprochement entre Washington et Téhéran après l'accord l'historique sur le nucléaire iranien. Le discours anti-iranien n'a pas pour le moins baissé en intensité. «Je ne vois pas les Etats-Unis et l'Iran aller ensemble. L'Iran demeure le chef mondial du soutien au terrorisme», a affirmé le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir, lors de sa rencontre avec John Kerry. Ce dernier a répété que les «Etats-Unis restaient préoccupés par certaines activités de l'Iran» dans la région ainsi que par le programme de missiles balistiques de Téhéran contre lequel Washington a imposé de nouvelles sanctions. Des sanctions en porte à faux avec le radoucissement des relations entre les Etats-Unis et l'Iran. Kerry, arrivé hier à Riyad après deux jours au Forum économique de Davos en Suisse, a assisté à une réunion des ministres des Affaires étrangères des six pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG), avec à la clef un entretien avec le roi saoudien Salmane, le futur prince héritier Mohamed ben Salmane et Jubeir. Les monarchies arabes, Arabie saoudite en tête, et les Etats-Unis sont des alliés historiques, mais ils sont en profond désaccord à propos du retour sur la scène internationale de l'Iran grâce à l'accord nucléaire scellé en juillet 2015 et mis en œuvre depuis une semaine. Riyad redoute qu'un éventuel dégel entre Washington et Téhéran se fasse à son détriment. Mais les Américains se défendent officiellement de tout projet de réconciliation avec l'Iran maintenant un discours anti-iranien particulièrement revêche. La rivalité entre Riyad et Téhéran, qui se font face par conflits interposés en Syrie, au Yémen ou au Liban, a dégénéré début janvier en crise directe avec la rupture de leurs relations diplomatiques après l'incendie de l'ambassade saoudienne à Téhéran. Une nouvelle crise déclenchée après l'exécution par l'Arabie saoudite d'un dignitaire chiite opposant au pouvoir en place. Adepte de la realpolitik, Washington semble opter pour une posture de neutralité critique entre les deux puissances régionales espérant même un rapprochement. «Nous sommes complètement avec eux (les Saoudiens) sur ces sujets, mais nous estimons aussi que réduire les tensions est un objectif important, non seulement pour les Etats-Unis, mais aussi pour la région», a expliqué un responsable du département d'Etat. Ce diplomate américain a dit espérer que Riyad puisse envisager une éventuelle «réouverture de son ambassade» à Téhéran. «Il est important que les Saoudiens et les Iraniens parviennent à une sorte de modus vivendi». En attendant ces contacts préparent un rendez-vous important. Les négociations de paix sur la Syrie qui devraient débuter dans les prochains jours à Genève, sous l'égide de l'Envoyé spécial de l'ONU, Staffan de Mistura. Une éventuelle réussite de ce rendez-vous dépend justement du degré de tension entre Téhéran et Riyad. M. B./Agences