Le secrétaire général par intérim Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, a indiqué, hier, au cours d'une conférence de presse tenue à l'issue de la 5e session du Conseil national de son parti, que le RND tiendra son congrès extraordinaire du 5 au 7 mai prochain, conformément aux statuts du parti. Cette question organique évacuée, M. Ouyahia reviendra à l'activité du parti et réitérera son soutien constant au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, dans ses efforts continus pour la consolidation de l'Etat et pour le développement dans tous les domaines. A ce propos, il affirmera que le projet de révision constitutionnelle vient renforcer les libertés, consacrer la séparation des pouvoirs ainsi que les principes et les valeurs du peuple. S'agissant des rapports du parti avec les autres formations politiques, le SG du RND démentira formellement l'existence d'un climat de conflit entre sa formation et le Front de libération nationale (FLN). Il dira refuser carrément de s'impliquer dans les problèmes d'autres partis politiques, faisant allusion au Parti des travailleurs (PT) qui, selon lui, ne cesse de livrer de graves accusations contre les responsables de l'Etat. «Nous ne sommes pas en conflit avec des personnes ou pour des choix, mais nous défendons un message. J'ai dit maintes fois que le parti du FLN est un allié stratégique pour le RND», soutient-il. «Lorsque M. Amar Saâdani a été élu à la tête de l'Assemblée populaire nationale en 2004, j'ai donné des instructions aux députés du RND pour le soutenir. M. Saâdani et moi sommes camarades, pour ne pas dire amis, mais chacun d'entre nous a désormais sa façon de s'exprimer, ni plus ni moins», a souligné M. Ouyahia, qui n'omettra d'ajouter qu'il n'existe également aucun conflit entre son parti et le FLN au Conseil de la nation. Abordant le phénomène de l'argent sale dans la scène électorale, M. Ouyahia a estimé qu'il est nécessaire de lutter contre ce fléau jusqu'à ce qu'il disparaisse. «L'argent sale est une triste réalité sur la scène électorale, créer des lobbies financiers est tout à fait normal mais qu'il y ait des gens qui achètent des voix, c'est une honte», a déploré M. Ouyahia. «Je ne jette la pierre à personne, c'est une réalité que nous les Algériens, les politiques, les gouvernants et la société, nous devons progressivement réparer et faire reculer en la dénonçant d'abord, en agissant ensuite et en se donnant le temps de la faire reculer jusqu'à ce qu'elle disparaisse totalement», a-t-il dit. Revenant sur la crise économique, le SG du RND affirmera dans ce sens que la seule solution pour faire face à la crise est de travailler avec beaucoup de sérieux et de persévérance pour booster l'économie nationale et sortir ainsi de la crise qui s'avère difficile. Evoquant la question de tamazight qui a le statut de langue officielle dans la future Constitution, le SG par intérim du RND, dira que la langue amazighe «est enseignée depuis plusieurs années dans certaines régions du pays où elle est différemment parlée, d'où la nécessité de confier aux spécialistes et experts la décision de choisir les caractères avec lesquels elle sera transcrite, une fois promue langue officielle». L'officialisation de Tamazight «va nécessairement demander 10 à 20 ans ou plus, car il faudra que les spécialistes s'entendent pour en faire une seule langue», argue-t-il. Aussi, M. Ouyahia considère-t-il qu'il s'agit là d'un «chantier» auquel devra s'atteler la future Académie de la langue amazighe. A une question sur l'absence de tamazight dans l'article 178 du projet de révision constitutionnelle, M. Ouyahia dira que le RND «n'a pas d'état d'âme vis-à-vis de cette disposition». L'article en question prévoit que «toute révision constitutionnelle ne peut porter atteinte au caractère républicain de l'Etat, à l'ordre démocratique, basé sur le multipartisme, à l'Islam, en tant que religion de l'Etat, à l'Arabe, comme langue nationale et officielle, aux libertés fondamentales, aux droits de l'Homme et du citoyen, à l'intégrité et à l'unité du territoire national, à l'emblème national et à l'hymne national en tant que symboles de la Révolution et de la République, au fait que le président de la République est rééligible une seule fois». La deuxième langue officielle qu'est tamazight n'est pas citée. Pour M. Ouyahia, «le plus important, c'est le pas politique franchi pour l'officialisation de tamazight». «Personne ne pourrait remettre en cause cet acquis à l'avenir même s'il n'est pas cité dans l'article 178», estime-t-il. F. O. Le DRS dissous, création de trois instances de sécurité rattachées à la Présidence Au cours de la conférence de presse tenue, hier, à l'issue de la 5e session du conseil national du Rassemblement national démocratique (RND), le secrétaire général par intérim du parti, Ahmed Ouyahia, a pris, le temps d'une annonce, sa casquette de ministre d'Etat, directeur de cabinet de la présidence de la République, pour confirmer la dissolution du Département du renseignement et de la sécurité (DRS) et la création de trois directions générales de sécurité rattachées directement à la présidence de la République. M. Ouyahia précisera qu'il s'agit de la direction générale de la sécurité intérieure, la direction générale de la documentation et de la sécurité extérieure et la direction générale du renseignement technique. Ces trois directions générales sont des «instances de l'Armée nationale populaire (ANP) qui seront rattachées désormais directement à la présidence de la République», a-t-il expliqué. Athmane Tartag, qui était chef du DRS, est devenu «Conseiller auprès du président de la République chargé de la coordination des services de sécurité rattachés à la présidence», a-t-il ajouté. M. Ouyahia a qualifié, à cette occasion, ces changements de «progrès pour l'Algérie qui entre dans une autre phase en matière de sécurité». «C'est une nouvelle restructuration des services de sécurité en Algérie», a encore ajouté le directeur de cabinet de la Présidence, qui est le premier responsable de l'Etat à évoquer officiellement la restructuration du désormais ex-DRS. Il a rappelé que c'était le président de la République qui avait lancé en 2013 la restructuration du DRS et que cette opération «s'est achevée avec la mise en place de ces trois directions générales».